Les amendes routières en Belgique ont atteint des sommets en 2023, générant plus de 500 millions d’euros de recettes. La Flandre s’impose comme la région la plus stricte en matière de verbalisation, suivie par la Wallonie et Bruxelles.
Ces chiffres traduisent des différences notables dans les politiques de contrôle routier entre les régions du pays. Certaines régions privilégient des mesures punitives, tandis que d’autres adoptent des approches plus souples ou pédagogiques.
Plus de 8 millions d’infractions en 2023
En 2023, 8,4 millions d’infractions routières ont été recensées sur les routes belges, dont une majorité écrasante, 6,8 millions, concerne des excès de vitesse, selon le SPF Finances. Les perceptions immédiates, payées directement après l’infraction, ont rapporté 389,2 millions d’euros. À cela s’ajoutent 34,6 millions d’euros issus de transactions réglées après dépassement des délais légaux ou dans le cadre d’accords judiciaires.
Les tribunaux de police, compétents pour les infractions plus graves, ont prononcé 142 309 amendes pénales, représentant un total de 99,8 millions d’euros. Ces chiffres montrent une intensification des efforts pour sanctionner les comportements dangereux sur les routes, bien que le taux de recouvrement global reste modéré, à environ 52 %.
Ces recettes alimentent à la fois les budgets régionaux et fédéraux, avec une répartition qui reflète des approches et des priorités diverses en matière de sécurité routière.
Des disparités régionales dans les verbalisations
La répartition des revenus issus des amendes routières montre des écarts significatifs entre les régions. En tête, la Flandre a récolté 152 millions d’euros, contre 84,3 millions pour la Wallonie et 27,4 millions pour Bruxelles. Ces différences ne s’expliquent pas uniquement par la taille ou la densité des populations.
En Flandre, les infrastructures de contrôle, notamment les radars fixes et mobiles, sont très développées. Cette région affiche une politique proactive pour limiter les excès de vitesse et renforcer la sécurité sur ses routes. Bruxelles, malgré sa densité urbaine et un trafic souvent chaotique, affiche des recettes bien plus modestes, ce qui interroge sur la fréquence et l’efficacité des contrôles. En Wallonie, bien que les montants soient inférieurs à ceux de la Flandre, l’accent est mis sur la modernisation des équipements et un maillage progressif des zones de surveillance.
Ces différences traduisent aussi des choix politiques. Certaines régions privilégient des mesures punitives, tandis que d’autres adoptent des approches plus souples ou pédagogiques.
Une gestion fédérale et régionale des fonds
Les recettes des amendes sont partagées entre le budget fédéral et les régions. Le niveau fédéral finance la police nationale et certaines infrastructures de sécurité, tandis que les régions gèrent les budgets alloués aux zones de police locales. Cette répartition montre l’importance stratégique des amendes routières pour financer des services essentiels à la sécurité publique.
Les disparités entre régions posent toutefois la question de l’harmonisation des pratiques et des priorités en matière de contrôle routier. Si la Flandre semble maximiser ses ressources pour atteindre ses objectifs, la Wallonie et Bruxelles peuvent encore renforcer leurs efforts pour optimiser la gestion des infractions et améliorer la sécurité sur leurs routes.