Les pays européens célèbrent la capitulation de l’Allemagne nazie majoritairement le 8 mai de chaque année. Certains pays, selon la réalité de chacun, ont choisi une autre date, comme le 9 mai en Russie et dans les anciennes républiques soviétiques ou le 5 aux Pays-Bas. En Belgique, cette journée était fériée jusqu’à l’année 1983 quand le gouvernement a décidé de la supprimer.
En effet, le 8 mai est jour férié dans plusieurs pays, mais pas en Belgique où l’on célèbre la victoire des alliés sur les nazis, sans que le 8 mai ne soit une journée de congé. Ou ce qu’on appelle une journée chômée et payée. Il est vrai que le 8 mai était un jour férié au lendemain de la seconde guerre mondiale et de la capitulation du IIIe Reich, mais cela a commencé être contesté dès l’année 1974.
En effet, le gouvernement fédéral belge avait décidé de limiter le nombre de jours fériés à 10 par année. Et c’est cette année-là que le ministère de l’Education a mis fin au congé du 8 mai dans les écoles du royaume. Mais la question ne faisant pas consensus, notamment parmi les acteurs politiques belges, le congé sera définitivement supprimé, 9 années plus tard, au niveau national et dans tous les secteurs.
Le 11 novembre 1918 préféré au 8 mai 1945
Pourquoi alors la Belgique a supprimé le 8 mai de ses jours fériés ? Le Centre d’Etude Guerre et Société (CegeSoma) donne une petite partie de la réponse. Pour lui, l’importance donnée à la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale n’a jamais pu égaler celle de la commémoration de la fin de la Première guerre mondiale. En somme, la Belgique célèbre beaucoup plus la victoire de 1918 que celle de 1945, celle du 11 novembre 1918 que celle du 8 mai 1945.
« Si la suppression du 8 mai comme jour de congé a certes suscité quelques protestations de la part des associations patriotiques, force est de constater que cela n’a pas fait grand bruit », a fait savoir le CegeSoma. Mais il faut dire que ce n’est pas le seul facteur qui a mené à la suppression du congé de la journée du 8 mai.
Des voix appellent au rétablissement du congé du 8 mai
En effet, il y a une certaine logique réconciliatrice qui a encouragé les dirigeants politiques belges à supprimer la commémoration de la victoire sur l’Allemagne nazie. Comme le croit la professeure d’histoire de l’université de Liège, Catherine Lanneau, qui estime qu’ « au fil du temps, on a privilégié la logique de construction et de réconicliation européenne, ce qui a peut-être mis un bémol sur les commémorations du 8 mai ».
Il importe de relever qu’en Belgique, il y a de plus en plus de voix qui appellent au rétablissement du congé du 8 mai, et ce, quarante ans après sa suppression. Les partisans de cette option qui ont créé un collectif, dénommé « Coalition 8 mai » réclament un retour aux commémorations du 8 mai avec une journée fériée à la clé. Certains partis politiques ne seraient pas contre, mais réussiront ils à imposer cette option ? Rien n’est moins sûr tant la détermination de la majorité est forte.
