Plus de 5 000 nouveaux Belges en un mois : quelles sont leurs origines ?

En octobre 2024, 5 140 personnes ont obtenu la nationalité belge. D’où viennent ces nouveaux citoyens ? Comment les nationalisations se répartissent-elles sur le territoire ? Les données démographiques révèlent des tendances marquées par l’histoire et les flux migratoires récents.

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L’acquisition de la nationalité belge suit des dynamiques de long terme. Depuis 1992, le pays a connu plusieurs vagues de naturalisations, avec des pics et des baisses en fonction des lois et des contextes internationaux. L’année 2000 reste un record absolu avec 61 990 acquisitions, largement facilitées par une réforme législative. À l’inverse, entre 2013 et 2014, une chute de 46 % a été enregistrée, marquant un durcissement des conditions.

La dernière décennie montre une reprise progressive : en 2023, 55 213 personnes ont été naturalisées, l’un des chiffres les plus élevés en trente ans. L’actualité d’octobre 2024 confirme cette tendance avec plus de 5 000 nouvelles acquisitions en un mois.

Des nationalisations majoritairement en Flandre

Le phénomène de naturalisation en Belgique est marqué par des disparités régionales. La Flandre enregistre 3 221 acquisitions, soit plus de 62 % du total pour octobre 2024. Bruxelles suit avec 1 157 nouvelles nationalités, et la Wallonie ferme la marche avec 762 acquisitions.

Les chiffres régionaux traduisent des réalités historiques et économiques. Bruxelles, de par son rôle de pôle politique et économique, attire des populations venues du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. En Wallonie, l’immigration italienne et marocaine reste très présente, avec 109 nationalisations d’Italiens, 105 de Marocains et 65 de Français en octobre. La Flandre, en raison de sa proximité culturelle et économique avec ses voisins, accueille 147 Néerlandais devenus Belges.

Le Maroc en tête des pays d’origine

En octobre 2024, le Maroc est le premier pays d’origine des nouveaux citoyens belges, avec 450 acquisitions de nationalité, soit 8,8 % du total. Il est suivi par la Syrie (321), la Roumanie (279), l’Afghanistan (224) et la Guinée (70).

Ces chiffres confirment des tendances migratoires de longue durée, avec une forte présence des populations maghrébines, mais aussi des nouvelles vagues de réfugiés venant de pays en crise. La Roumanie, troisième sur la liste, illustre l’augmentation des migrations intra-européennes depuis son adhésion à l’Union européenne en 2007.

Bruxelles et Liège, centres névralgiques des naturalisations

Sur le long terme, Bruxelles domine largement les statistiques, avec 352 580 acquisitions de nationalité entre 1992 et 2023. En Wallonie, c’est la province de Liège qui enregistre le plus de naturalisation avec 125 972 acquisitions, suivie du Hainaut (89 120).

En Flandre, la province d’Anvers affiche 118 450 acquisitions, un chiffre qui s’explique par son dynamisme économique et la présence de son port. À l’autre extrémité du classement, la province de Luxembourg, plus rurale, ne comptabilise que 12 454 acquisitions sur la même période.

Une nationalisation marquée par les origines continentales

Historiquement, l’Afrique représente le principal continent d’origine des nouveaux Belges. En 2000, 47,5 % des naturalisations concernaient des ressortissants africains, notamment marocains et algériens. Cette proportion a diminué mais reste élevée en 2023, avec 30,2 % des acquisitions.

L’Europe, quant à elle, a pris une place croissante, représentant 36,5 % des acquisitions en 2023, en raison des migrations intra-européennes, notamment de Roumains et Bulgares. Enfin, l’Asie a vu son nombre de naturalisations quadrupler entre 2000 et 2023, une conséquence directe des conflits en Syrie et en Afghanistan.

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