En 2023, la croissance du PIB en Wallonie est plus élevée par rapport au reste de la Belgique. Pourtant, les entreprises du sud du pays peinent à sortir la tête de l’eau. Un rapport rendu public récemment viennent justement confirmer cela.
En effet, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps), vient de publier un rapport dans lequel l’activité économique de la Wallonie durant ces 10 dernières années est passée au crible. Au premier abord, on constate que le sud et le nord du pays sont plutôt proche. Durant l’année dernière, la Wallonie a même pris un court avantage avec une croissance du PIB qui a atteint 1,7%. Alors dans les autres régions de la Belgique, celle-ci n’est que de 1,5 %.
Pourtant, cette statistique n’a rien de réjouissant, en particulier pour les entreprises. Car derrière cette croissance du PIB plus importante au sud qu’au nord se cache une indexation plus conséquente des salaires, celle-ci est due à des activités qui pèsent plus lourdement en Wallonie que dans le reste du pays. Car si les salaires progressent, les entreprises peinent quant à elle à s’en sortir. Avec des prix de l’énergie plus élevés qu’ailleurs, une main d’œuvre peu qualifiée et une concurrence acharnée des autres régions de la Belgique, la Wallonie est fortement fragilisée, et ce sont les entreprises du sud qui en payent les frais.
Un taux de cessation d’activités plus important qu’ailleurs
Selon ce rapport de l’Iweps, « le taux de cessation d’activités est plus important en Wallonie alors même que la création brute y est plus faible et le taux d’emploi est inférieur à la moyenne belge ». D’ailleurs, le PIB par habitant en Wallonie est de 30.700 euros, soit un peu moins que celui de la Slovénie.
« Le relèvement des gains de productivité, y compris dans les services, demeure un défi pour l’économie wallonne dans le but d’améliorer les perspectives de croissance économique à long terme », peut-on lire dans ce rapport de l’Iweps. Derrière ces chutes conséquentes de productivité, se cachent des politiques qui sont basées sur la demande plus que sur l’offre, ce qui impacte favorablement les ménages, mais qui pénalise fortement les entreprises.
Car la moyenne des marges des entreprises belges peut certes s’avérer confortable, mais celle-ci est loin d’être représentative du bénéfice brut que touchent ces entreprises en question. Il faut dire qu’en Belgique, seul 1% des entreprises ayant les masses salariales les plus élevées, contribuent à plus de la moitié de la valeur ajoutée économique du pays, selon les chiffres révélées par le Vif.
