Même si le nombre de soignants étrangers a connu une hausse de 63 % au cours de la dernière décennie en Belgique, le secteur en compte 7.000 de moins que la dernière étude, selon l’Acerta, spécialiste des ressources humaines.
Bien que le nombre de ces praticiens étrangers ne cesse d’augmenter au sein des hôpitaux belges, la dernière étude a révélé une régression de 7 000 salariés par rapport à l’étude précédente, rapporte Sud Info. Cela est dû, en partie, aux nombreux obstacles rencontrés par ces étrangers lors de leur installation en Belgique. Pour les frontaliers, la langue n’est pas un problème, mais elle représente un frein conséquent pour les travailleurs venus de pays hors de l’Europe.
De plus, une homologation des diplômes est obligatoire pour les praticiens étrangers qui n’ont pas suivi leurs études en Europe. À noter que la majorité des employés de nationalité étrangère, frontaliers ou résidents en Belgique, maîtrisent au moins une langue parlée dans le pays. Selon l’étude d’Arteca, 26,1 % des soignants étrangers sont néerlandais, tandis que 22,2 % sont de nationalité française. Les travailleurs allemands représentent 10,3 %, tandis que les Roumains et les Polonais sont respectivement à 8,3 % et 8,6 %.
Le gouvernement redoute la barrière de la langue
D’autre part, la députée Sophie Rohonyi redoute que cette hausse de travailleurs étrangers dans le secteur de la santé mette en péril la communication entre les soignants. « Ce boom pose de sérieuses questions, non seulement du point de vue de la connaissance des langues nationales et donc de la communication entre le praticien et le patient, mais également en ce qui concerne la qualité du recrutement », a-t-elle déclaré à nos confrères de Sudinfo. La barrière de la langue représente également un obstacle lors des consultations, rendant la communication difficile entre le praticien et le patient.
À noter par ailleurs que ces travailleurs étrangers ne possèdent pas toujours les aptitudes professionnelles pour exercer en Belgique, notamment ceux recrutés en dehors de l’Union européenne. Le directeur général d’Unessa, Philippe Devos, a confié que des campagnes de recrutement de personnel médical lancées dans des pays hors Europe ont été annulées en raison du manque de qualification des candidats. Toujours selon les statistiques d’Arteca, une partie des soignants étrangers en Belgique vient d’Afrique, avec 13,3 % pour le Maroc, 8,8 % pour le Congo et 3,5 % pour le Cameroun. Toutefois, il s’agit de pays qui maîtrisent la langue française, ce qui facilite l’intégration des travailleurs.