La pénurie de médecins en Belgique impacte directement les travailleurs. Selon une étude récente, un employé sur cinq peine à obtenir un rendez-vous médical, rendant difficile toute absence justifiée.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’accès aux soins et aux conséquences pour la santé des employés. Elle met également sous pression le système de santé, déjà confronté à une forte demande et à un manque de ressources.
Une pénurie médicale qui fragilise l’accès aux soins
Le manque de médecins généralistes en Belgique ne cesse de s’aggraver, touchant particulièrement les zones rurales et certaines grandes villes. De nombreux praticiens atteignent l’âge de la retraite sans être remplacés, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Selon une étude récente du groupe de recherche Brispo, la Belgique compte 1,1 médecin généraliste pour 1 000 habitants, un taux qui diminue progressivement.
Face à cette pénurie, obtenir un rendez-vous médical devient un véritable parcours du combattant. Les patients doivent parfois attendre plusieurs semaines pour une simple consultation, retardant ainsi le diagnostic et le traitement de certaines pathologies. Ce problème est particulièrement préoccupant pour les travailleurs, qui doivent justifier leurs absences par un certificat médical. Lorsque le délai d’attente est trop long, certains salariés se retrouvent contraints de se rendre au travail malgré des symptômes invalidants.
Cette situation pousse également certains patients à se tourner vers les urgences, engorgeant davantage un système hospitalier déjà sous pression. Les médecins dénoncent une charge de travail accumulée et alertent sur les risques d’une médecine de plus en plus déshumanisée.
Des répercussions directes sur les travailleurs et les entreprises
L’impossibilité de justifier une absence à cause d’un manque de médecins entraîne des tensions dans le monde du travail. De nombreux salariés craignent des sanctions de leur employeur s’ils ne peuvent pas fournir un certificat médical dans les délais impartis. Cette situation accentue le présentéisme, c’est-à-dire la tendance à travailler malgré la maladie, ce qui peut nuire à la productivité et à la santé des employés.
Pour pallier cette difficulté, certaines entreprises adoptent des mesures plus flexibles, comme l’autorisation d’absences courtes sans certificat médical. D’autres plaident pour une digitalisation accumulée du suivi médical, avec des consultations en ligne et l’extension des délais pour la remise des justificatifs. Cependant, ces solutions restent insuffisantes face à la diminution du nombre de praticiens.
Les syndicats et les organisations de défense des travailleurs appellent à une réforme en profondeur du système médical belge. Ils demandent notamment une augmentation du nombre de places en médecine, un meilleur accompagnement des jeunes diplômés et des incitations pour encourager l’installation de médecins dans les zones sous-dotées.
En l’absence de mesures rapides, la situation pourrait continuer à se détériorer, avec des répercussions sur la santé des travailleurs et le bon fonctionnement des entreprises.