À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, les pensions de plus de 67.000 militaires belges bénéficieront d’une hausse exceptionnelle de 9,45 %. Ce rattrapage est permis par le mécanisme de péréquation, alignant les pensions des retraités sur les salaires des actifs.
Après des années de stagnation, cette mesure est saluée par les syndicats comme un acte de justice sociale. Elle s’inscrit dans un contexte d’inflation marquée en Belgique.
Un réajustement attendu après des décennies d’inertie
La hausse de 9,45 % des pensions des militaires résulte d’un mécanisme spécifique au secteur public, la péréquation. Ce dispositif lie directement l’évolution des pensions à celle des salaires des fonctionnaires actifs, permettant aux retraités de suivre la dynamique économique. Depuis 2022, les salaires des militaires actifs ont été revus à la hausse pour s’aligner progressivement sur ceux d’autres catégories, comme la police fédérale. Ces ajustements, bien qu’étalés sur plusieurs années, ont eu un impact direct sur les pensions.
Pour les syndicats, cette revalorisation constitue un rattrapage bien mérité. « Les militaires n’ont pratiquement pas été augmentés depuis 30 ans », a expliqué Chris Huybrechts, président du syndicat libéral de la défense VSOA. Selon lui, la hausse est d’autant plus justifiée que les militaires avaient subi un retard salarial important par rapport à d’autres fonctionnaires. Cette mesure répond donc à une revendication de longue date et met en lumière les inégalités qui persistaient au sein de la fonction publique.
Une augmentation dans un contexte économique tendu
Cette revalorisation intervient alors que la Belgique fait face à une inflation parmi les plus élevées de la zone euro, affectant les retraités de manière particulière. En plus de l’impact direct sur le pouvoir d’achat, cette situation souligne les limites des systèmes de revalorisation des pensions. Les hausses de prix concernent non seulement les biens de consommation courante, mais aussi les services essentiels comme le logement, les soins de santé et l’énergie, pesant sur les budgets des ménages.
Cette augmentation de 9,45 % est donc essentielle pour permettre aux retraités de maintenir un niveau de vie décent face à ces pressions économiques croissantes. Toutefois, les nouvelles règles à venir, limitant les ajustements à 0,3 % de la charge des pensions, posent des questions sur l’équité et la soutenabilité des retraites publiques à long terme. Ces changements, bien que nécessaires pour contenir les dépenses publiques, seront scrutés avec attention par les bénéficiaires, les syndicats et les décideurs politiques, car ils pourraient impacter profondément l’avenir des systèmes de pension.