La réforme des pensions des enseignants en Belgique suscite de vives réactions, notamment à l’approche d’une grève de deux jours dans le secteur. Le cabinet Jambon a récemment publié des chiffres détaillés qui révèlent des pertes importantes pour les enseignants, en particulier les plus jeunes.
Le cabinet Jambon a contesté les chiffres avancés par les syndicats, affirmant que ces derniers reposaient sur des moyennes et ne reflétaient pas la réalité de la réforme. Les nouvelles données indiquent que les enseignants, notamment ceux nés après 1980, risquent de perdre une part importante de leur pension à terme. Pour les plus jeunes, la perte pourrait atteindre entre 12 et 21 % de leur pension nette mensuelle, soit jusqu’à 500 euros, rapporte RTL Info. Une perte qui se traduira par une baisse significative du revenu des enseignants à la retraite. En revanche, les enseignants plus âgés, nés entre 1965 et 1970, subiront une perte bien plus faible, de l’ordre de 0 à 4 % de leur pension, soit une perte nette mensuelle beaucoup plus modeste.
Une réforme progressive du calcul des pensions des enseignants
La réforme des pensions des enseignants repose sur un changement majeur dans le mode de calcul. Actuellement, la pension des enseignants est calculée en fonction de leurs dix dernières années de carrière. Avec la réforme, ce calcul sera progressivement étendu à l’ensemble de la carrière, soit 45 ans. Ce changement vise à aligner le système des pensions des enseignants avec celui du secteur privé, mais il entraînera des pertes pour ceux qui auront des salaires plus bas en début de carrière. Les jeunes enseignants, dont la rémunération est plus modeste au début de leur carrière, seront donc les plus pénalisés par cette réforme.
Bien que l’impact total de la réforme ne soit attendu que dans 35 ans, les syndicats de l’enseignement ont exprimé leur mécontentement face aux répercussions immédiates pour les enseignants actuels. En effet, même si les pertes ne sont pas encore ressenties pleinement, elles se feront sentir de manière progressive et pourraient affecter lourdement la qualité de vie des enseignants à leur retraite. Les syndicats soulignent que cette réforme, qui vise à rationaliser le système des pensions, pénalise de manière disproportionnée les plus jeunes.
Des chiffres contradictoires
Les syndicats ont annoncé une grève de deux jours la semaine prochaine en signe de protestation contre cette réforme, estimant que les pertes de pension pour les enseignants seraient beaucoup plus importantes que ce que le cabinet Jambon avance. Selon les syndicats, les enseignants pourraient perdre entre 200 et 300 euros nets par mois, et jusqu’à 1.000 euros pour les directions. Toutefois, le cabinet Jambon soutient que ces chiffres ne tiennent pas compte de la mise en œuvre progressive de la réforme, qui n’affectera réellement les enseignants que dans plusieurs décennies.








