En janvier 2025, les salaires de plus de 500 000 travailleurs belges bénéficieront d’une indexation de 3,5 %. Les pensionnés, en revanche, n’obtiendront pas cette augmentation.
Le système d’indexation des pensions, distinct de celui des salaires, fonctionne selon des règles spécifiques qui ne reflètent pas toujours les besoins économiques des retraités. Cette situation provoque une frustration croissante parmi les pensionnés, qui s’estiment délaissés dans un contexte d’inflation persistante.
Une indexation avantageuse pour les travailleurs
L’indexation salariale prévue pour janvier 2025 repose sur le mécanisme de l’indice santé lissé. Cet indice est calculé à partir de la moyenne des prix à la consommation des quatre derniers mois, ajustée par un coefficient de 0,98. Il s’agit d’un système dynamique qui permet une adaptation rapide et régulière des revenus des salariés à l’évolution des coûts de la vie. En janvier, plus de 500 000 travailleurs verront leur salaire augmenter de 3,5 %, notamment ceux affiliés à des commissions paritaires comme la CP200, qui regroupe de nombreux secteurs professionnels.
Cette augmentation vise à compenser l’inflation, qui a considérablement affecté le pouvoir d’achat des ménages en 2024. En effet, les prix de l’énergie et des biens de consommation courante ont continué de grimper, obligeant les autorités à réviser régulièrement les salaires pour maintenir un équilibre. Cependant, ce mécanisme avantageux pour les actifs ne s’applique pas aux pensions, créant un fossé entre les travailleurs et les retraités.
Des pensions en décalage avec l’inflation
Contrairement aux salaires, les pensions belges sont indexées sur un autre indicateur : l’indice pivot des allocations sociales. Ce système fonctionne selon un seuil qui, une fois dépassé, déclenche une révision des pensions. Cependant, le rythme d’ajustement est souvent plus lent et moins fréquent que celui des salaires, ce qui laisse les retraités en décalage face à l’inflation. De nombreux pensionnés dénoncent un système qu’ils jugent obsolète et mal adapté aux réalités économiques actuelles.
Cette disparité alimente les appels à une réforme du mécanisme d’indexation des pensions. Les syndicats et les associations de défense des droits des retraités estiment que le système actuel pénalise une population vulnérable, déjà confrontée à des revenus fixes et à des charges croissantes. Selon eux, un alignement partiel des règles d’indexation pourrait offrir une réponse plus équitable aux défis économiques.
Les autorités belges sont conscientes des limites de l’actuel système d’indexation. Toutefois, une réforme profonde nécessite des ajustements budgétaires conséquents, et les débats politiques à ce sujet restent complexes. En attendant, les pensionnés devront patienter jusqu’à un éventuel dépassement de l’indice pivot pour voir leurs revenus ajustés.