Le gouvernement flamand a annoncé une réforme fiscale ciblant les pensionnés qui souhaitent continuer à exercer une activité professionnelle. Cette mesure a été confirmée mardi par le ministre des Finances Jan Jambon.
Elle prévoit une simplification du régime d’imposition ainsi qu’une réduction du taux d’impôt sur ces revenus complémentaires. Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’encourager l’activité des seniors tout en allégeant leur charge fiscale.
Une taxation libératoire de 33 % pour les revenus complémentaires
La réforme présentée par Jan Jambon concerne directement les pensionnés qui choisissent de prolonger leur activité professionnelle par une occupation complémentaire. À partir de sa mise en œuvre, ces revenus seront soumis à une taxation libératoire simple au taux de 33 %, indépendamment du reste des revenus du bénéficiaire. Cette approche vise à éviter une imposition progressive sur l’ensemble du revenu annuel, souvent considérée comme dissuasive pour les retraités souhaitant continuer à travailler.
Cette décision s’inspire d’une mesure introduite précédemment sous le gouvernement Vivaldi, qui avait permis aux pensionnés actifs dans le secteur des soins de santé de percevoir un revenu complémentaire sans plafond, à condition qu’ils soutiennent les établissements relevant du fédéral ou des entités fédérées. L’objectif initial était de répondre à la pénurie aiguë de personnel dans les hôpitaux et les maisons de repos durant la période post-pandémique.
Selon Jan Jambon, cette disposition a montré son efficacité avec 831 équivalents temps plein mobilisés grâce à ce régime dans les structures de soins. Fort de ce succès, le gouvernement flamand a choisi d’en élargir le principe tout en intégrant une fiscalité plus claire et plus avantageuse pour les intéressés. Le taux unique de 33 % représente une simplification administrative et offre une meilleure lisibilité pour les pensionnés qui souhaitent organiser leur transition vers la retraite de manière progressive.
Une mesure consensuelle, mais un contexte budgétaire tendu
L’intervention du ministre flamand n’a pas manqué de susciter des réactions au sein du Parlement. En saluant l’efficacité d’une initiative de la Vivaldi, Jan Jambon a reconnu que « toutes les mesures de la Vivaldi n’ont pas été mauvaises », a rapporté Sudindo. Cette déclaration a été rapidement nuancée par Hugues Bayet (PS), qui a rappelé que la mesure originelle s’inscrivait dans un contexte de grave pénurie de personnel médical et que sa généralisation à d’autres domaines nécessitait une attention particulière.
Sur le plan budgétaire, la réforme intervient dans un climat de tension. Jan Jambon s’est montré critique à l’égard du précédent exécutif, qu’il accuse d’avoir négligé les équilibres financiers. Répondant à une interpellation de Vincent Van Quickenborne (Open VLD) sur la suppression de certaines déductions fiscales, il a estimé que des décisions difficiles auraient pu être évitées si « vous aviez été plus attentifs au budget ». Ce commentaire illustre les divergences persistantes entre les formations politiques sur la gestion des ressources publiques.
Malgré ce contexte tendu, la nouvelle mesure pourrait bénéficier d’un large soutien, notamment auprès des retraités désireux de maintenir une activité professionnelle tout en gardant une sécurité financière. Le caractère forfaitaire et libératoire de la taxation leur offre un cadre stable et prévisible, à même de favoriser une meilleure participation au marché du travail, notamment dans les secteurs où la demande de main-d’œuvre reste forte.