Les Belges sont encore nombreux à traverser les frontières pour faire leurs achats. Plusieurs études le confirment, notamment celle menée par l’Association des émetteurs de titres-repas (VIA) qui a révélé les tendances des achats effectués par les citoyens de Belgique dans des pays comme la France et le Luxembourg.
Cette enquête de la VIA fait apparaître que les principales dépenses des Belges au delà des frontières sont réservées aux course alimentaires. C'est la première fois que les dépenses alimentaires occupent la première place du classement, au début de l'année dernière, cette dépense ayant été classée deuxième.
L'inflation et son impact sur le pouvoir d'achat des Belges ne sont pas étrangers à cette situation, estime Fevia, association de l'industrie alimentaire, qui souligne que cette pression financière a conduit les consommateurs belges à faire leurs courses à l'étranger, à un taux dépassant les 33 %.
Les dépenses alimentaires en tête du classement des dépenses des Belges à l'étranger
Ils sont, en fait, 16 % des bénéficiaires de titres-repas en Belgique à faire désormais leurs emplettes alimentaires en dehors du territoire belge. Ce poste de dépense devient donc premier au classement des dépenses effectuées à l'étranger. Les dépenses alimentaires sont suivies par les vêtements alors que les produits de soins complètent le podium des dépenses hors-Belgique.
Il faut dire que la géographie est pour beaucoup dans le choix fait par les Belges pour faire face aux effets de l'inflation. En effet, 56 % des 11,7 millions de Belges vivent à moins de 25 kilomètres d'une frontière. Les plus concernés sont ceux qui habitent dans les provinces du Luxembourg et du Hainaut, très proches des frontières avec respectivement le Grand-Duché du Luxembourg et la France. Pour les Belges, les produits alimentaires y sont moins chers.
Pour la hausse de la valeur des titres-repas
Il est important de savoir que le gouvernement belge a établi ce qui est appelé les titres-repas au profit des citoyens du royaume, et ce, pour renforcer leurs finances dédiées à l'alimentation. Les titres-repas servent aussi à encourager les Belges à ne pas traverser les frontières pour faire leurs courses et pénaliser ainsi les commerçants belges et le Trésor public.
En effet, selon les chiffres disponibles, 60 % de ceux qui bénéficient des titres-repas dépendent de ce mécanisme pour assurer leur alimentation. Les associations de défense des consommateurs encouragent les autorités à augmenter la valeur faciale maximale des titres-repas, fixée à 12 euros.
Cela aiderait à faire face aux effets de l'inflation et au commerce transfrontalier. Et cela aura un impact les consommateurs mais aussi sur les commerçants de Belgique. Ce qui est logique puisque beaucoup d'argent est dépensé à l'étranger, notamment les 750 millions d'euros dépensés durant l'année 2023 qui nuisent à l'économie belge.