Le 31 décembre 2024, le patrimoine financier des ménages belges a franchi un seuil historique, atteignant un total de 1.264,4 milliards d’euros, selon les derniers chiffres publiés par la Banque nationale de Belgique (BNB). Cette progression, qui fait suite à une année de croissance stable, reflète une augmentation notable des actifs financiers, tandis que les dettes financières des ménages restent maîtrisées.
L’importance de cette évolution est double : elle témoigne de la solidité de l’épargne des Belges tout en illustrant l’impact des choix d’investissement sur la composition de leur patrimoine. Face à des taux d’intérêt volatils et à un environnement économique incertain, les ménages belges continuent d’opter pour des solutions stables et prévoyantes, tout en maintenant une certaine diversification de leurs actifs financiers.
Un patrimoine en hausse grâce à des investissements prudents
La Banque nationale de Belgique a communiqué que le patrimoine financier des ménages belges a augmenté de 5,2 % en 2024, pour atteindre 1.622 milliards d’euros en termes d’actifs financiers. Les dettes financières, quant à elles, se sont élevées à 357,6 milliards d’euros, enregistrant une progression plus modeste de 2,4 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation des actifs a été portée principalement par des investissements dans des instruments à faible risque.
L’an dernier, les investissements nets des ménages belges ont totalisé 24,4 milliards d’euros, en grande partie sous forme de placements sécurisés tels que des comptes à terme, des comptes d’épargne et des comptes à vue. Ces instruments peu risqués représentent une part importante de l’épargne des Belges, avec 13,4 milliards d’euros investis dans des comptes à terme, 9,1 milliards d’euros dans des comptes d’épargne et 1,8 milliard d’euros dans des comptes à vue. Le conservatisme des ménages, qui privilégient des placements sûrs face à la volatilité des marchés, se confirme. Ces choix sont révélateurs d’une prudence exacerbée, renforcée par l’incertitude économique et les fluctuations des taux d’intérêt.
L’impact des produits financiers plus risqués et la prudence persistante
Malgré cette prudence, une proportion significative des portefeuilles des ménages belges est également allouée à des investissements plus risqués, notamment en actions cotées et en parts de fonds d’investissement. En 2024, 5,4 % du portefeuille moyen des ménages était directement investi dans des actions cotées, tandis que 18,7 % étaient constitués de parts de fonds d’investissement, qui à leur tour investissent une partie de leurs actifs dans des actions cotées. Ces chiffres montrent que les Belges diversifient progressivement leur épargne, bien que de manière modérée.
L’analyse des titres de créance, qui avaient connu un certain succès en 2023, révèle un tournant. En raison de la volatilité des taux d’intérêt et de l’échéance du bon d’État à un an, les investissements dans ce type de produit ont chuté de 6,5 milliards d’euros en 2024. Le retrait de ce placement a eu un impact direct sur les portefeuilles des ménages, notamment après l’attrait qu’avait représenté le bon d’État de septembre 2023, qui avait attiré plus de 22 milliards d’euros. La baisse des titres à revenu fixe s’explique par la recherche de placements moins sensibles aux variations des taux et une préférence croissante pour les comptes à vue et autres instruments peu exposés aux fluctuations du marché.