Le gouvernement fédéral belge poursuit des discussions cruciales sur plusieurs dossiers budgetaires à quelques jours de la pause pascale. Les principaux ministres de la coalition Arizona s’efforcent de trouver un terrain d’entente sur des sujets sensibles comme la limitation du chômage, l’indexation des pensions et les régimes fiscaux avantageux.
Ces arbitrages sont nécessaires à la mise en œuvre concrète de l’accord de gouvernement dans un contexte de contraintes budgétaires. Mais malgré les avancées enregistrées, un accord final dès ce vendredi reste incertain.
Le kern à l’épreuve des arbitrages sociaux : pensions et chômage au cœur des débats
Le conseil des ministres restreint (kern) s’est réuni ce vendredi matin pour examiner plusieurs projets de lois-programmes, éléments essentiels du cadre budgétaire fédéral, d’après Sudinfo. Parmi les dossiers phares figure l’introduction de limites temporelles aux allocations de chômage, y compris pour les bénéficiaires âgés de plus de 55 ans. Cette mesure, prévue dans l’accord de gouvernement, suscite des interrogations tant sur son efficacité que sur sa faisabilité politique dans un marché de l’emploi toujours segmenté.
Autre point sensible : le traitement des pensions. Le gouvernement envisage d’interrompre l’indexation automatique pour les pensions les plus élevées. Cette décision, justifiée par des impératifs budgétaires, touche une catégorie restreinte de pensionnés, mais pourrait déclencher des réactions symboliquement fortes dans l’opinion publique. En parallèle, l’exécutif cherche à clarifier l’intégration ou non des jours de maladie dans le calcul du malus pension, un ajustement technique aux effets potentiellement importants pour certains profils de carrière.
Les discussions de vendredi ne devraient pas encore aboutir à un « accord de Pâques » formel, bien que la coalition ait déjà résolu une partie des points en suspens lors de précédents kerns. L’urgence est accentuée par l’échéance des vacances de printemps, qui débutent la semaine suivante pour le niveau fédéral. Cette pression temporelle ajoute une dimension stratégique aux négociations : il s’agit de clore les discussions pour éviter une prolongation du flou décisionnel.
Pressions fiscales et réformes en attente : un équilibre encore fragile
Outre les questions sociales, plusieurs dossiers fiscaux sont en suspens. Le gouvernement doit encore trancher sur la régularisation fiscale, un mécanisme qui permettrait de rapatrier certains avoirs non déclarés sous conditions. Ce point fait l’objet d’un débat intense au sein de la majorité, en raison de ses implications à la fois budgétaires et morales.
Autre mesure en discussion : la fin du régime fiscal avantageux accordé aux voitures de société hybrides, qui a fait l’objet de critiques croissantes. Ce régime, perçu par certains comme un biais en faveur des hauts revenus, pourrait être supprimé pour générer des recettes supplémentaires et renforcer la crédibilité environnementale de la politique fiscale.
Si la taxe sur les plus-values n’est pas encore à l’ordre du jour du prochain kern, d’autres sujets périphériques, comme le financement de la hausse du budget de la Défense ou la question de la surpopulation carcérale, sont aussi sur la table. Ces thèmes témoignent de l’ampleur des arbitrages nécessaires à un gouvernement de coalition cherchant à concilier exigences budgétaires, attentes sociales et engagements internationaux.
La coalition Arizona est donc à un moment charnière de son mandat, où chaque décision budgétaire a des implications politiques majeures. L’équilibre interne entre partenaires, le respect de l’accord de gouvernement et la préparation du terrain pour les prochaines échéances électorales pèsent lourdement sur les négociations en cours.