Naturalisation 2024 : Qui sont les 60.000 nouveaux Belges et d’où viennent-ils ?

Le nombre d’étrangers obtenant la nationalité belge atteint des niveaux inédits depuis plus de deux décennies. Les données de 2024, encore provisoires, témoignent d’une progression remarquable et d’une diversité croissante parmi les nouveaux citoyens belges.

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Entre janvier et septembre 2024, 45.538 personnes ont acquis la nationalité belge, soit une hausse de 9 % par rapport à la même période de 2023. À ce rythme, le cap des 60.000 naturalisations pourrait être franchi d’ici la fin de l’année, un niveau jamais vu depuis 2001.

Les raisons de cette augmentation sont multiples, mêlant l’impact de la crise migratoire de 2015-2016, les parcours d’intégration exigeants et les évolutions démographiques. Qui sont ces nouveaux citoyens, et que révèle cette tendance sur les réalités migratoires en Belgique ?

Une dynamique sans précédent depuis 2001

Les acquisitions de nationalité belge en 2024 rappellent celles de 2001, année marquée par la loi « Fast-Belgium ». Cette réforme visait à simplifier les démarches administratives pour obtenir la nationalité, entraînant un pic de 62.994 naturalisations cette année-là. Depuis, les règles se sont durcies, mais les chiffres récents montrent une reprise nette.

D’après les données de Statbel, 45.538 étrangers ont déjà obtenu la nationalité belge entre janvier et septembre 2024. Ce chiffre, en progression de 9 % par rapport à la même période en 2023, reflète l’aboutissement des démarches entamées par des populations arrivées depuis plusieurs années. À ce rythme, la Belgique pourrait enregistrer plus de 60.000 nouveaux citoyens, marquant une année record depuis plus de deux décennies.

Les experts attribuent cette hausse à la crise migratoire de 2015-2016, qui a conduit à un afflux de réfugiés, notamment en provenance de Syrie, d’Afghanistan et d’autres zones de conflit. Après plusieurs années de résidence légale et un parcours d’intégration réussi, ces personnes remplissent désormais les critères pour devenir belges.

Des conditions plus strictes, mais des origines variées

Contrairement aux années 2000, où la naturalisation était plus accessible, le processus actuel impose des critères rigoureux. Les candidats doivent justifier d’une résidence légale d’au moins cinq ans, prouver des compétences linguistiques et démontrer une intégration sociale. Dans la majorité des cas, une contribution économique, par un emploi salarié ou indépendant, est également requise. Cette procédure est distincte de la naturalisation exceptionnelle, réservée aux personnes ayant un « mérite extraordinaire » comme des scientifiques, artistes ou sportifs de haut niveau. Ce système reste marginal.

Les origines des nouveaux citoyens reflètent la diversité des flux migratoires récents. En tête du classement, le Maroc reste le principal pays d’origine avec 4.403 naturalisations en 2024. La Syrie, avec 2.725 personnes, occupe la deuxième place pour la quatrième année consécutive. Les Roumains (2.633), les Afghans (2.136) et les Turcs (1.938) complètent le top cinq.

Un phénomène notable est la progression des naturalisations de Palestiniens, qui ont triplé en un an. En 2024, 1.053 Palestiniens ont obtenu la nationalité belge, contre 394 en 2023. Parallèlement, la Belgique a enregistré 3.790 nouvelles demandes d’asile palestiniennes sur les neuf premiers mois de l’année, un chiffre record à l’échelle européenne. D’autres nationalités comme les Italiens, Polonais, Français et Néerlandais figurent également parmi les nouveaux Belges, témoignant d’une ouverture élargie des profils.

Un phénomène porté par les transformations migratoires

L’augmentation des naturalisations est aussi une conséquence des dynamiques historiques de migration. Des vagues migratoires plus anciennes, comme celles des années 1960 en provenance du Maroc ou de la Turquie, continuent de produire des effets à travers les générations. La crise migratoire de 2015-2016 a, quant à elle, marqué un tournant récent, avec des réfugiés désormais intégrés qui deviennent citoyens belges.

Ce phénomène s’accompagne d’enjeux multiples pour le pays. La diversité des parcours d’intégration, la capacité à accueillir de nouveaux demandeurs d’asile et l’évolution des critères pour obtenir la nationalité resteront des défis majeurs dans les années à venir.

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