En mars 2024, la dette nette de l’État fédéral a dépassé, pour la première fois, le seuil de 500 milliards d’euros avant de repasser en dessous en avril. Pour ce qui est du mois de mai, le montant de cette dette était de 497,375 milliards d’euros, selon les derniers chiffres de l’Agence fédérale de la dette publiés mercredi 12 juin.
Un montant en hausse de 4,11 milliards d’euros par rapport à celui d’avril 2024, qui s’élevait à 493,267 milliards d’euros. En termes bruts, la dette de l’État fédéral se situait fin mai à 533,114 milliards d’euros. Il s’agit d’une baisse de 1,78 milliard d’euros depuis avril. Néanmoins, ce montant tient compte, entre autres, des placements financiers et des titres en portefeuille.
La durée moyenne de la dette a diminué
Selon le communiqué de l’Agence fédérale de la dette, la durée moyenne de la dette de l’État fédéral a diminué de 0,03 année pour passer à 10,76 ans, tandis que le taux d’intérêt moyen sur les instruments de la dette a augmenté de 0,01 % à 1,94 %. Le solde net à financer s’est élevé à 4,100 milliards d’euros au détriment du Trésor. Les risques de refinancement à 12 et 60 mois étaient respectivement de 13,63 % et 38,24 %, selon l’Agence fédérale.
Pour les spécialistes, ce montant colossal de la dette fédérale est la conséquence de la mauvaise gestion des dépenses par l’État. L’économiste Bertrand Candelon estime que la Belgique dépense mal. « Les dépenses publiques ne génèrent pas assez de croissance (…) Il faut suivre les recommandations européennes et continuer à dépenser l’argent public… mais de façon efficace, dans des secteurs porteurs », a-t-il expliqué en février dernier à la RTBF.
En effet, la Belgique est réputée pour être un État qui dépense beaucoup en vue de régler certains problèmes internes. « En Belgique, la tradition est que, face à un problème, c’est l’État qui tente d’apporter une solution. On a pu le constater lors de la crise financière, avec l’intervention de l’État belge pour sauver les banques, ou lors de la crise sanitaire, avec la vaccination gratuite pour tous », souligne le professeur de Finances publiques de l’UMons, Joseph Pagano.