Météo – Depuis le début de l’année, d’énormes quantités d’eau sont tombées sur toute la Belgique. Si les précipitations ont été aussi importantes, c’est en partie à cause d’un phénomène climatique dont l’impact diffère d’une zone du globe à une autre : il s’agit d’El Niño.
« Il est certain qu’il n’y a jamais eu autant de précipitations en hiver et au printemps. Ce n’est pas une coïncidence. Le nombre de jours de pluie se situe également dans la partie supérieure des statistiques, bien qu’aucun record n’ait été battu dans ce domaine », déclare le climatologue Niels Souverijns à HBVL.
« Les problèmes météorologiques persistants sont principalement dus à la malchance. Nous nous trouvons du mauvais côté du courant du « Jet stream », ce qui nous donne un apport constant de zones de basse pression et de perturbations. Cela s’explique aussi en partie par El Niño. Ce phénomène météorologique récurrent dans l’océan Pacifique s’est éteint ce printemps. Nous ne savons pas exactement pourquoi, mais c’est statistiquement significatif : chaque fois qu’El Niño disparaît, il fait plus humide chez nous », détaille-t-il.
Pour rappel, le phénomène El Niño est responsable de la hausse des températures de l’eau à la surface de l’océan Pacifique. Ses effets sont différents : il peut provoquer de la sécheresse dans certaines zones tandis que dans d’autres parties du globe, il peut causer des inondations. C’est l’année dernière que ce phénomène a atteint son pic ; désormais, celui-ci tend à disparaître. C’est justement cette phase-là pendant laquelle les chutes de pluie constatées en Belgique augmentent considérablement.
Aura-t-on droit à un été humide en Belgique ?
« La vitesse du jet stream est déterminée par la différence de température entre les pôles et l’équateur. Cette différence se réduit. Les régions polaires se réchauffent plus rapidement que l’équateur, de sorte que le jet stream ralentit, commence à faire des méandres et peut se bloquer. Les mêmes types de temps persistent alors plus longtemps, car le jet stream ne les repousse pas… Ce que nous vivons actuellement ressemble plus à une question de malchance », explique le climatologue.
« Là où il tombait 10 millimètres de pluie, il en tombe aujourd’hui 15 ou 20 », ajoute-t-il. Concernant les prévisions pour l’été 2024 en Belgique, Niels Souverijns explique que « le sol est maintenant saturé d’eau, ce qui permet à l’humidité de s’évaporer davantage ». « Cela réduirait les risques d’un été sec. Mais il est impossible de prévoir le temps qu’il fera avec précision », précise le climatologue à HBVL.