Mars 2025 : une production solaire inédite en Belgique

Le mois de mars 2025 a marqué un tournant pour le photovoltaïque belge, autant par la quantité d’énergie produite que par les défis qu’elle soulève pour le réseau.

Publié le
Lecture : 2 min
Mars 2025 : une production solaire inédite en Belgique | Econostrum.info - Belgique

Le mois de mars 2025 a offert à la Belgique des conditions météorologiques particulièrement favorables à la production d’énergie solaire. À la faveur d’un ensoleillement exceptionnel, les installations photovoltaïques du pays ont battu des records inédits. 

Dans un contexte énergétique encore marqué par les défis de la transition et les objectifs climatiques européens, ce pic de production représente un indicateur significatif. Il met en lumière le rôle croissant des énergies renouvelables et les capacités du réseau à absorber cette production abondante.

Un record historique de production solaire

Selon les données transmises par Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en Belgique, les installations solaires ont produit 582 GWh d’électricité en mars 2025. Il s’agit du niveau le plus élevé jamais enregistré pour ce mois, surpassant largement les performances observées les années précédentes. À titre de comparaison, le mois de mars 2024 avait atteint 522 GWh, ce qui représentait déjà un niveau élevé. Cette nouvelle performance constitue donc une augmentation de 11,5 % en un an.

L’explication de cette hausse se trouve dans les conditions climatiques très favorables : mars 2025 a été marqué par une succession de journées ensoleillées et des températures modérées, optimisant ainsi le rendement des panneaux solaires. Ces données sont en cohérence avec les observations de l’Institut royal météorologique qui a relevé une anomalie d’ensoleillement positive tout au long du mois. Contrairement à l’hiver souvent gris de la Belgique, cette période a bénéficié d’un ensoleillement comparable à celui d’un mois de mai moyen.

Cette situation a permis à certains jours de dépasser les 30 GWh de production journalière, notamment autour du 20 mars. L’énergie solaire a couvert jusqu’à 30 % de la consommation journalière en électricité sur les pics d’ensoleillement. Ces résultats confirment non seulement la progression des capacités installées sur le territoire, mais aussi leur efficacité croissante. Ils reflètent par ailleurs l’intégration réussie du photovoltaïque dans le mix énergétique belge, en parallèle avec d’autres sources comme l’éolien et l’hydroélectricité.

Un défi pour la gestion et le stockage de l’énergie

Cette hausse significative de la production solaire en mars 2025 pose aussi des défis opérationnels pour les gestionnaires du réseau. Si la quantité d’électricité produite est une bonne nouvelle sur le plan environnemental et économique, elle nécessite aussi des ajustements constants pour garantir l’équilibre entre offre et demande. Comme le rappelle Elia, « le réseau doit rester stable, quelles que soient les fluctuations de production renouvelable ».

L’abondance soudaine d’électricité durant certaines journées peut créer des tensions sur le réseau, notamment en l’absence de capacités de stockage suffisantes. Aujourd’hui encore, une part significative de l’énergie solaire excédentaire n’est pas valorisée, faute de technologies de stockage à grande échelle pleinement opérationnelles. Les batteries domestiques se développent, mais leur contribution reste marginale à l’échelle nationale.

La régulation de cette production passe donc aussi par des mécanismes d’effacement et par une flexibilité accrue de la demande, notamment dans l’industrie. Le développement de réseaux intelligents (smart grids) et l’activation de la consommation différée sont évoqués comme des leviers importants pour améliorer la gestion de cette électricité intermittente. Par ailleurs, certains observateurs soulignent la nécessité d’accélérer l’investissement dans les interconnexions européennes, pour mieux absorber les excédents lors des pics de production.

En outre, ce record de production remet en lumière la dépendance accrue du système énergétique belge à des conditions météorologiques favorables. Il confirme la nécessité de renforcer la diversification des sources, mais aussi les capacités de gestion technique de la variabilité. Si cette performance de mars 2025 constitue une réussite, elle rappelle aussi que l’ambition climatique passe autant par la production que par l’optimisation de l’ensemble du système énergétique.

Laisser un commentaire

Share to...