Le gouvernement belge a mis en place une réforme des retraites, avec à la clé une mesure significative : le malus sur les pensions. Cette initiative, inscrite dans le cadre du gouvernement « Arizona », a pour objectif de réaliser des économies substantielles pour l’État.
Toutefois, elle risque de pénaliser de manière particulièrement forte les femmes et les travailleurs des secteurs les plus pénibles. Ce malus frappe ceux qui choisissent de partir en retraite avant l’âge légal, qui est actuellement de 66 ans et passera à 67 ans d’ici 2030. Selon les estimations, les personnes optant pour une retraite anticipée pourraient voir leur pension réduite de 25 % à partir de 2040.
Le malus : un impact majeur sur les pensions anticipées
L’introduction du malus pension par le gouvernement fédéral belge a pour but d’inciter les travailleurs à repousser leur départ à la retraite. Ce malus concerne les personnes qui prendront leur retraite avant l’âge légal, c’est-à-dire avant 66 ans, et son impact pourrait être considérable. Par exemple, en 2040, ceux qui partiront en retraite anticipée à 62 ans pourraient perdre jusqu’à 25 % du montant de leur pension. Cette réduction se justifie par la volonté du gouvernement d’alléger le budget de l’État, en limitant les dépenses liées aux pensions.
Cependant, cette mesure se révèle particulièrement pénalisante pour une catégorie de travailleurs, ceux dont les carrières ont été marquées par des emplois physiques et pénibles. Ces derniers, souvent issus de secteurs tels que la construction, l’industrie lourde, ou l’agriculture, sont fréquemment contraints de partir plus tôt en retraite en raison de la dégradation de leur santé. Pour ces travailleurs, le malus risque de se traduire par une perte de pouvoir d’achat importante au moment où ils en ont le plus besoin.
Les femmes : une cible plus vulnérable du malus pension
Les femmes, historiquement plus touchées par les inégalités salariales et les carrières interrompues, seront également particulièrement affectées par cette réforme, indique Sudinfo. En effet, les femmes bénéficient souvent de pensions plus faibles en raison des interruptions liées à la maternité, aux soins familiaux, ou aux carrières moins linéaires. Le malus pension, en pénalisant encore davantage celles qui partent en retraite anticipée, risque d’aggraver cette situation.
Certaines femmes, qui ont commencé à travailler à des âges plus avancés ou qui ont interrompu leur carrière pour élever leurs enfants, devront également faire face à des réductions substantielles de leurs pensions si elles décident de prendre leur retraite plus tôt. Cette situation pourrait conduire à une situation de précarité accrue pour de nombreuses femmes âgées, déjà fragilisées par des carrières souvent moins rémunérées et plus fragmentées que celles des hommes.
En outre, cette mesure ne semble pas suffisamment prendre en compte les spécificités de certaines professions, où la retraite anticipée est parfois la seule option viable pour préserver la santé des travailleurs. Les critiques à l’égard de cette réforme ne cessent de se multiplier, en particulier au sein des syndicats, qui dénoncent une réforme qui, selon eux, ne protège pas les plus vulnérables de la société belge.
Les conséquences économiques et sociales
Le malus pension, en raison de ses effets négatifs sur les retraités anticipés, pourrait également avoir des répercussions sur l’économie belge. En réduisant le montant des pensions, l’État risque de voir une baisse de la consommation dans certains secteurs qui dépendent largement des dépenses des retraités. Les secteurs du commerce de détail et des services, par exemple, pourraient être affectés par cette baisse de pouvoir d’achat.
En outre, cette réforme pourrait aussi engendrer une désaffection croissante des citoyens envers le système de retraite, déjà fragilisé par les réformes successives. De nombreux travailleurs craignent désormais qu’ils ne puissent plus bénéficier d’une retraite décente s’ils sont forcés de continuer à travailler au-delà de l’âge légal, avec un malus qui frappera plus durement les plus vulnérables.








