Après une contraction du PIB en 2023, le Luxembourg enregistre une légère reprise économique cette année avec une croissance de 0,5 %, mais une accélération est prévue pour les années à venir, atteignant 2,5 % en 2025 et 2,6 % en 2026. Toutefois, cette dynamique demeure faible et inégale, certains secteurs comme la construction continuant à freiner l’élan global. Cette situation reflète une tendance plus large au sein de la zone euro, où la consommation des ménages reste freinée par des niveaux d’épargne élevés et persistants.
L’évolution de l’inflation au Luxembourg joue un rôle central dans les prévisions économiques à court terme. Actuellement inférieure à 1 %, elle est appelée à augmenter progressivement sous l’effet de l’assouplissement des plafonds énergétiques. Le franchissement attendu du prochain index au printemps 2025 marquera une hausse automatique des salaires et pensions de 2,5 %, influençant directement le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
Une reprise économique marquée par des disparités sectorielles
La croissance économique amorcée en 2023 est inégale entre les différents secteurs. Le secteur de la construction, particulièrement touché, continue de peser sur l’économie du pays. Alors que l’emploi a progressé de 2,2 % en 2022, il ne devrait augmenter que de 1 % cette année, marquant son rythme le plus lent depuis 2009. Ce ralentissement affecte également les travailleurs frontaliers, qui représentent une composante essentielle du marché du travail luxembourgeois.
Dans le même temps, d’autres secteurs montrent des signes de résilience. La consommation énergétique, par exemple, a progressé de 4 à 5 % dans les dix premiers mois de l’année, illustrant un redémarrage progressif de l’activité économique.
L’inflation, une variable clé pour les années à venir
Avec une inflation actuelle inférieure à la moyenne de la zone euro, le Luxembourg se distingue par une pression moindre sur les prix. Cependant, le Statec anticipe une remontée en 2025 et 2026, en partie due à la révision des plafonds énergétiques. Cette évolution sera déterminante pour l’économie, car elle conditionne l’index des salaires et pensions, prévue au deuxième trimestre 2025.
Les politiques monétaires de la Banque centrale européenne (BCE) auront aussi un rôle crucial. Alors que la BCE a réduit ses taux à plusieurs reprises cette année, la trajectoire des taux d’intérêt pourrait moduler l’impact de l’inflation sur l’investissement et la consommation au Luxembourg.
Les avancées environnementales et leur impact économique
Malgré des incertitudes économiques, le Luxembourg enregistre des progrès significatifs sur le plan environnemental. La réduction de la consommation de combustibles fossiles, notamment dans les produits pétroliers, devrait permettre une diminution des émissions de gaz à effet de serre d’environ 4,5 % cette année et 5 % l’année prochaine. Ces efforts rapprochent le pays des objectifs fixés dans son Plan national intégré énergie-climat (PNEC).
L’amélioration de l’efficacité énergétique et le recours accru aux énergies renouvelables témoignent d’une transition en cours, qui pourrait aussi jouer un rôle dans le renforcement de l’attractivité économique du Luxembourg à moyen terme.