Selon une étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg, les travailleurs frontaliers belges et allemands sont mieux rémunérés que leurs homologues français. Décryptage des disparités salariales entre ces différentes nationalités.
Un écart de salaire significatif entre les travailleurs frontaliers français et leurs voisins
Dans son rapport, l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg indique que les travailleurs frontaliers belges ont perçu un salaire moyen de 67 038 € en 2022, un niveau similaire à celui des travailleurs frontaliers allemands mais nettement supérieur à celui des travailleurs frontaliers français, qui touchent en moyenne 54 600 € par an. Cela représente donc un écart de près de 12 500 € entre ces deux groupes.
Celui-ci s’explique principalement par le fait que les travailleurs frontaliers français sont davantage représentés dans des secteurs d’activité moins bien rémunérés, comme l’hôtellerie-restauration et le commerce.
Une distribution des travailleurs française inégale entre les secteurs
Selon les données fournies par l’Inspectorat général de la sécurité sociale, la proportion de travailleurs frontaliers français travaillant dans le secteur de l’accueil et de la restauration est de 5,1 %. En revanche, les Allemands et les Belges sont proportionnellement plus représentés dans des secteurs plus lucratifs, tels que les activités financières et d’assurance. En effet, elles atteignent respectivement 13,1 % et 11,3 % pour ces derniers, contre seulement 10,5 % pour les Français.
Un profil de travailleurs frontaliers français différent
Outre la différence salariale, le type de contrat de travail diffère également entre les nationalités. Les contrats à durée indéterminée (CDI) sont les plus courants pour l’ensemble des travailleurs frontaliers des trois pays cités ; cependant, les Français en bénéficient moins souvent que les Belges ou les Allemands. Ces derniers se voient également plus fréquemment embauchés en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim, comparativement à leurs homologues.
Les travailleurs frontaliers français sont aussi proportionnellement plus nombreux parmi les tranches d’âge inférieures à 45 ans, tandis que la part des travailleurs plus âgés est plus élevée chez leurs voisins belges et allemands.
Une situation difficile pour les travailleurs frontaliers français
- Salaire moyen : Les travailleurs frontaliers français gagnent environ 12 500 € de moins que leurs homologues belges et allemands avec un salaire moyen annuel de 54 600 €.
- Répartition sectorielle : Les Français sont plus présents dans des secteurs moins rémunérateurs, tels que l’hôtellerie-restauration et le commerce.
- Type de contrat : Les contrats à durée indéterminée (CDI) sont généralement moins fréquents pour les travailleurs frontaliers français que pour leurs voisins belges et allemands.
- Répartition par âge : Les travailleurs frontaliers français sont proportionnellement plus nombreux parmi les catégories d’âge inférieures à 45 ans, contrairement à leurs homologues belges et allemands.
Des perspectives d’amélioration ?
Face à ces constats, plusieurs pistes pourraient être envisagées afin de réduire ces inégalités salariales entre travailleurs frontaliers. Une meilleure orientation professionnelle pour les Français vers des secteurs d’activité plus porteurs et mieux rémunérés pourrait être envisagée, ainsi qu’une sensibilisation du côté des employeurs pour favoriser l’accès aux CDI.
Néanmoins, il est important de rappeler que chaque situation individuelle est différente, et que les chiffres présentés ici doivent être pris en compte avec prudence. Ils donnent néanmoins une idée globale des disparités salariales existantes entre les travailleurs frontaliers français et leurs homologues belges et allemands.