Face à l’inflation et à l’augmentation des prix en Belgique, de plus en plus de consommateurs belges choisissent de faire leurs courses en Allemagne, attirés par des prix plus bas, notamment dans les magasins de hard-discount.
En 2024, les Belges ont dépensé environ 750 millions d’euros pour leurs courses en France, représentant 60% des achats transfrontaliers. Toutefois, l’Allemagne, longtemps éclipsée par son voisin français, a vu sa part augmenter, atteignant 16% des achats, notamment grâce à la popularité de ses supermarchés discount et à une fiscalité moins lourde. Si la France reste la première destination, l’Allemagne commence à s’imposer comme un concurrent sérieux, notamment pour ses prix plus attractifs.
Le succès des prix bas en Allemagne
L’Allemagne, avec sa large part de marché dédiée aux magasins de type hard-discount, a un impact direct sur les prix. La part de marché des magasins discount en Allemagne dépasse 40%, indique Le Vif. Cela pousse les prix des produits alimentaires, des produits non alimentaires, et même des électroménagers à la baisse. Les Belges, de plus en plus soucieux de leur pouvoir d’achat, profitent de cette concurrence pour réaliser des économies substantielles.
Les produits de marques, en particulier, sont nettement moins chers en Allemagne qu’en Belgique, où les marges sont souvent plus élevées en raison de la taille du marché. Une différence qui se creuse encore plus sur les produits non alimentaires, comme les appareils électroménagers ou le mobilier, où la concurrence des chaînes comme MediaMarkt offre des prix imbattables.
Les conséquences pour l’économie belge
Cette tendance a des conséquences directes sur l’économie belge. Selon l’Observatoire des prix, la différence de prix entre la Belgique et l’Allemagne peut atteindre 13,4% sur l’ensemble des produits, et jusqu’à 15% pour les produits non alimentaires. En conséquence, l’État belge subit une perte de recettes fiscales, notamment en TVA et accises, à mesure que les consommateurs achètent de plus en plus à l’étranger.
Les supermarchés belges, à l’exception notable de Colruyt, qui s’est taillé une place grâce à ses prix compétitifs, souffrent de cette concurrence. Le marché belge reste également pénalisé par des coûts salariaux plus élevés et une fiscalité plus lourde, notamment en matière d’emballages et de recyclage, ce qui explique en grande partie l’écart de prix.
L’impact sur les commerces belges
L’effet de cette fuite des consommateurs n’est pas négligeable. En plus de la perte de recettes fiscales, cette tendance pourrait entraîner des conséquences sur les emplois dans le secteur du commerce en Belgique. Les enseignes belges, à court terme, risquent de voir leurs marges comprimées, et certains commerces pourraient être contraints de fermer face à cette concurrence accrue.
Pour contrer ce phénomène, le gouvernement belge examine de nouvelles réformes fiscales, notamment une possible hausse de la TVA, mais certains experts estiment que cela pourrait aggraver encore la situation en poussant davantage de consommateurs vers les pays voisins.








