En 2024, le handicap des coûts salariaux atteindrait 1,8%, indique le Conseil central de l’économie dans un rapport rendu public mercredi. Après être passé de -0,6% en 2019 à 0,9% en 2022 puis à 2,9% en 2023, le handicap des coûts salariaux connaîtrait donc un léger recul en 2024.
Mais malgré ce recul, une réévaluation des salaires ne serait que difficilement envisageable, c’est en tout cas ce qu’a fait savoir la FEB. De son côté, le CCE explique qu’en « vertu de la loi de 1996, le handicap des coûts salariaux de 2024 devra être automatiquement ajusté ». En conséquence de la loi sur les normes salariales, le handicap des coûts sur les salaires en Belgique doit en effet être baissé de la marge maximale disponible (le montant devrait être connu au mois de février 2025) pour la croissance des coûts du travail en perspective des années 2025-2026.
« La marge de progression des salaires est faible, voire inexistante », estime la FEB
Pour rappel, le handicap des coûts du travail est la différence entre les salaires moyens en Belgique par rapport à ses voisins européens. Cette donnée est importante, car c’est selon elle que le patronat et les syndicats de travailleurs déterminent si les salaires belges peuvent être revus à la hausse ou pas. Pour Edward Roosens, économiste en chef de la FEB, ce taux de 1,8 % annoncé par le CCE est « l’un des taux les plus élevés depuis des années ».
Par conséquent, après calcule fait, « si l’on applique la loi, la marge de progression des salaires est faible, voire inexistante », a-t-il expliqué. Pour M. Roosens, le système d’indexation automatique « n’est pas sain pour notre économie. Nos entreprises perdent des parts de marché, les exportations sont en difficulté », a-t-il expliqué.
De son côté, le syndicat CGSLB appelle à la nécessité de revoir la loi sur la norme salariale, « si rien n’est fait maintenant, il n’y aura pas de négociation salariale pour les années à venir. Nous demandons aux responsables politiques de travailler à une réforme nécessaire de cette loi », affirme le syndicat libéral. Déjà, lors de la précédente négociation interprofessionnelle, la norme salariale avait été fixée à zéro.
Donc « imposer une marge (quasi) zéro à tous les secteurs et entreprises pour la troisième fois consécutive est économiquement, socialement et politiquement inacceptable », juge Gert Truyens, président national de l’ACLVB/CGSLB. De son côté, la CSC indique quant à elle que « le coût salarial horaire moyen réel des entreprises est nettement inférieur au coût salarial horaire utilisé pour établir la comparaison avec nos pays voisins », ce qui ouvrirait donc la porte à une possible hausse des salaires en Belgique.