Après deux années marquées par les effets d’El Niño, la tendance pourrait s’inverser dans les pays du centre européen, y compris en Belgique, dans les prochaines semaines. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), un autre phénomène climatique pourrait se manifester d’ici à la fin de l’année.
Il s’agit de La Niña, des perturbations provenant de l’océan Pacifique dont les effets climatiques varient selon les régions du globe. Selon l’OMM, la probabilité que La Niña atteigne l’Europe en décembre est estimée à 60%.
La Niña, bien comprendre le phénomène
D’après l’OMM, La Niña pourrait se manifester d’ici à la fin de l’année, avec une probabilité de 60%. Bien que ce scénario soit légèrement moins probable pour la période de septembre à novembre, il devient plus plausible entre octobre et février. La Niña provoque des effets inverses à ceux d’El Niño, qui accentuent les sécheresses dans des régions comme l’Australie, certaines parties de l’Asie et des Amériques.
La Niña se distingue par un refroidissement des eaux de surface dans le Pacifique central et oriental, d’environ 1 degré en dessous de la moyenne. Ce phénomène se produit lorsque les alizés, des vents soufflant d’est en ouest le long de l’équateur, se renforcent et poussent les eaux chaudes vers l’ouest, près de l’Asie, permettant aux eaux plus froides de remonter à la surface dans la région du Pacifique oriental, proche de l’Amérique du Sud.
Ce refroidissement anormal de l’océan a des répercussions globales sur le climat. Les effets de La Niña varient selon les régions, mais ils incluent généralement des conditions plus humides et plus fraîches dans certaines parties du globe et des conditions plus sèches et plus chaudes ailleurs.
À quoi faudrait-il s’attendre en Belgique ?
Selon François Massonnet, climatologue FNRS à l’UCL, il n’existe en réalité aucun impact notable sur le climat belge. « Scientifiquement, il n’est pas encore établi que La Niña ait un impact sur notre pays, notamment parce que la zone concernée, le Pacifique central, est extrêmement éloignée, à plusieurs milliers de kilomètres. Notre climat est davantage influencé par des phénomènes locaux, tels que les températures de l’océan Atlantique, ce qui se passe dans les tropiques, notamment autour du bassin indien, ou encore les conditions en Arctique », a expliqué ce dernier.
Pour le chercheur du FNRS, ce n’est pas parce qu’il fait anormalement froid dans le Pacifique central que la Belgique va avoir un hiver glacial ou un été 2025 inexistant. « Selon l’état actuel des connaissances, il n’y a pas d’effet direct des événements dans le bassin tropical sur l’hiver belge. Je peux vous trouver autant d’hivers plus chauds que la moyenne que d’hivers plus froids pour des régimes El Niño ou La Niña. Il n’y a pas de règle pour nous », a-t-il ajouté. Bien que La Niña ait des effets objectivés dans certaines parties du monde, cela ne s’applique donc pas encore à la Belgique.