Dès l’été 2025, les jeunes de 15 ans pourront accéder aux jobs étudiants, contre 16 ans actuellement dans de nombreux secteurs. Cette réforme vise à faciliter l’entrée des adolescents dans le monde du travail tout en encadrant leurs conditions d’emploi.
Elle concerne des milliers de jeunes qui souhaitent financer leurs loisirs ou commencer à acquérir de l’expérience. Toutefois, cette ouverture s’accompagne de règles précises pour éviter toute dérive ou exploitation.
Un accès élargi mais encadré
Jusqu’à présent, les jobs étudiants étaient accessibles à partir de 16 ans, sauf pour les jeunes ayant terminé les deux premières années de l’enseignement secondaire, qui pouvaient commencer dès 15 ans. Avec cette réforme, tous les jeunes de 15 ans auront désormais la possibilité de travailler, quel que soit leur parcours scolaire.
Ce changement concerne plus de 50 000 adolescents qui pourraient désormais postuler à des emplois dans des secteurs comme la grande distribution, l’horeca ou encore l’animation. Cependant, des restrictions sont prévues :
- Un nombre d’heures limité : les jeunes de 15 ans ne pourront pas dépasser 240 heures de travail par an, contre 600 heures pour les étudiants plus âgés.
- Des horaires adaptés : pas de travail après 20 heures et une pause obligatoire après 4 heures de travail consécutives.
- Des secteurs restreints : certains métiers jugés trop physiques ou à risque, comme la manutention lourde ou le travail en entrepôt, resteront interdits aux mineurs.
Les employeurs devront également respecter des obligations spécifiques, comme fournir un contrat écrit clair et garantir un environnement sécurisé aux jeunes travailleurs.
Entre opportunité et inquiétudes
L’élargissement des jobs étudiants aux jeunes de 15 ans est accueilli de manière contrastée. Pour de nombreux adolescents et leurs familles, cette mesure représente une opportunité financière et éducative. Travailler dès cet âge permettrait aux jeunes d’acquérir de l’autonomie, d’apprendre la gestion de l’argent et de développer des compétences utiles pour leur avenir.
Cependant, des inquiétudes émergent, notamment du côté des syndicats et des associations de défense des droits des jeunes. Certains craignent une pression accrue sur ces adolescents, qui pourraient être incités à privilégier le travail au détriment de leurs études. D’autres alertent sur le risque d’exploitation, notamment si les contrôles ne sont pas suffisants pour garantir le respect des horaires et des conditions de travail.
Par ailleurs, certains employeurs s’interrogent sur la capacité des jeunes de 15 ans à assumer certaines responsabilités. Dans des secteurs comme l’horeca, où le rythme est intense, ou la vente, qui demande des interactions fréquentes avec les clients, l’intégration de travailleurs aussi jeunes pourrait nécessiter des ajustements en termes de formation et de supervision.
Les prochains mois permettront d’évaluer l’impact de cette réforme et d’adapter si nécessaire les mesures de protection des jeunes travailleurs. L’enjeu sera de trouver un équilibre entre ouverture au monde du travail et respect des besoins des adolescents, afin que cette évolution soit réellement bénéfique pour tous.