Jan Jambon veut économiser 2,3 milliards sur les pensions

Flandre et fédéral lancent des réformes convergentes sur les pensions pour freiner une hausse des dépenses jugée insoutenable.

Publié le
Lecture : 2 min
Jan Jambon veut économiser 2,3 milliards sur les pensions | Econostrum.info - Belgique

Le ministre-président flamand Jan Jambon a annoncé un plan de réduction des dépenses publiques axé sur les pensions, avec pour objectif une économie de 2,3 milliards d’euros d’ici à 2030. Cette décision intervient dans un contexte de déficit structurel croissant, évalué à 3,6 milliards d’euros pour 2024 en Flandre. 

La soutenabilité du système de retraite belge est de plus en plus discutée alors que la population vieillit et que les projections indiquent une hausse continue des dépenses sociales. À l’échelle fédérale, des ajustements sont également en cours, confirmant une volonté politique coordonnée de freiner l’envolée des coûts liés aux pensions.

Une réforme flamande centrée sur les pensions statutaires

Le cœur du plan de Jan Jambon concerne les pensions statutaires des fonctionnaires flamands, qui représentent chaque année près de 900 millions d’euros de dépenses pour la Région. Afin de réduire cette charge, le gouvernement flamand mise sur une série de mesures : gel des recrutements, non-remplacement des départs à la retraite et révision des conditions de calcul des pensions pour les nouveaux agents recrutés dès 2026; a relaté Le Soir. Ces ajustements visent à faire converger les pensions publiques vers les standards du privé, où la pension moyenne est moitié moindre.

La pension statutaire moyenne d’un fonctionnaire flamand s’élève aujourd’hui à 2 800 euros bruts mensuels, contre 1 400 euros dans le secteur privé. Cette disparité est au cœur de la volonté de réforme. En parallèle, Jambon envisage de relever l’âge effectif de départ, actuellement fixé à 60,7 ans dans l’administration flamande, pour l’aligner sur la législation fédérale (66 ans à partir de 2025). Une réduction des effectifs administratifs de 6 % est également anticipée, soit environ 2 500 postes supprimés d’ici à 2027.

Jan Jambon insiste sur le fait que les pensions déjà versées ne seront pas touchées. Les économies porteront uniquement sur les régimes futurs et sur l’architecture administrative. L’objectif est de restaurer des marges budgétaires en réduisant la part croissante des pensions dans les dépenses globales de la Région.

Une politique fédérale alignée sur la rigueur budgétaire

En parallèle de l’annonce flamande, le ministre fédéral des Pensions, Frank Vandenbroucke, a présenté sa note de politique générale en commission de la Chambre, confirmant plusieurs réformes clés au niveau national. D’abord, le bonus pension, destiné à inciter les travailleurs à prolonger leur carrière au-delà de l’âge légal, sera supprimé à partir de juillet 2025. Cette mesure devrait permettre une économie estimée à 300 millions d’euros sur trois ans.

Ensuite, les régimes préférentiels dont bénéficient certains fonctionnaires – notamment les enseignants et les policiers – sont actuellement à l’étude. Ces régimes permettent un départ anticipé ou un calcul plus favorable de la pension. Le gouvernement fédéral envisage de limiter leur portée ou de les fusionner progressivement avec des régimes standards, pour des raisons d’équité et de maîtrise des coûts.

Enfin, une nouvelle cotisation de solidarité de 2 % sera introduite à partir de 2026 sur les pensions complémentaires dépassant 150 000 euros par an. Cette contribution touchera principalement les cadres supérieurs du privé bénéficiant de larges plans de pension extralégaux. Selon les estimations, cette mesure devrait concerner environ 12 000 personnes et rapporter près de 50 millions d’euros par an au budget fédéral.

Ces annonces s’inscrivent dans un cadre européen plus large. La Commission européenne exhorte la Belgique à contenir ses dépenses liées aux retraites, qui pourraient atteindre 11,8 % du PIB en 2025, contre 10,3 % en 2019. En réponse, les gouvernements régionaux et le fédéral tentent de mettre en place des politiques structurelles pour ralentir cette dynamique, tout en évitant une fracture sociale.

Laisser un commentaire

Share to...