L’Islande impose une nouvelle taxe touristique : ce qui change pour les voyageurs belges

L’Islande mise sur une taxe touristique et une meilleure régulation du logement pour freiner l’impact du tourisme de masse, une décision qui concerne aussi les voyageurs belges.

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L’Islande impose une nouvelle taxe touristique : ce qui change pour les voyageurs belges | Econostrum.info - Belgique

Depuis plusieurs années, l’Islande attire un nombre croissant de touristes, séduits par la beauté de ses paysages sauvages, ses aurores boréales et ses sources chaudes naturelles. Cette popularité croissante a entraîné une forte pression sur les infrastructures locales et provoqué un mécontentement croissant parmi les habitants. 

En réponse, les autorités islandaises ont annoncé la mise en place prochaine d’une taxe touristique. Cette mesure aura des répercussions sur l’ensemble des visiteurs étrangers, y compris les Belges, de plus en plus nombreux à choisir l’Islande comme destination nature.

Une mesure pour réguler l’afflux et protéger le territoire

La nouvelle taxe s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à encadrer les effets du tourisme de masse. En quinze ans, l’Islande a vu son nombre de visiteurs annuels passer de 500 000 à 2,5 millions, soit une multiplication par cinq, selon SoSoir. Cette hausse rapide a mis à rude épreuve les infrastructures locales : routes détériorées, sites naturels fragilisés, collecte des déchets compliquée. Pour y faire face, le gouvernement prévoit que la taxe permette de financer l’entretien des lieux touristiques et de protéger les paysages emblématiques.

À Reykjavik, la pression est aussi immobilière. Le développement des locations saisonnières, notamment via Airbnb, a contribué à une hausse marquée des loyers et à un déplacement progressif des habitants hors du centre-ville. Pour enrayer ce phénomène, les autorités prévoient de renforcer l’encadrement de ces hébergements temporaires, en limitant leur nombre ou leur durée de location.

Les voyageurs belges, qui sont plusieurs dizaines de milliers chaque année à visiter l’Islande, devront désormais anticiper un coût supplémentaire à leur séjour. Le montant exact de la taxe n’a pas encore été précisé, mais elle s’ajoutera aux dépenses classiques liées au voyage (vols, hébergement, excursions). En comparaison, d’autres destinations comme Bali ou Venise ont déjà mis en place des dispositifs similaires : 150 000 roupies (environ 9 à 10 €) pour Bali, et 5 € pour accéder à Venise.

Une économie toujours dépendante du tourisme, mais en mutation

Le tourisme représentait 7,8 % du PIB islandais en 2023, un poids significatif pour un pays qui s’est en partie relevé de la crise financière de 2008 grâce à ce secteur. Dans ce contexte, la compagnie islandaise Play Airlines continue de développer son offre vers l’Europe, notamment à destination de Bruxelles et Charleroi. Cette dynamique commerciale semble contredire les objectifs de régulation, mais elle répond à une demande persistante de voyageurs européens.

Pour les Belges, cette accessibilité aérienne renforcée facilite l’organisation de séjours courts ou prolongés. Néanmoins, ils devront composer avec une expérience de voyage encadrée par de nouvelles règles, où le tourisme n’est plus perçu comme un flux à maximiser, mais comme une activité à réguler.

L’Islande cherche désormais à diversifier son modèle économique. L’objectif est de réduire la dépendance au tourisme en misant sur ses ressources naturelles, notamment les énergies renouvelables. Grâce à une électricité issue à 100 % de sources géothermiques et hydrauliques, l’île ambitionne d’attirer des entreprises technologiques spécialisées dans les centres de données et l’intelligence artificielle. Ce virage stratégique pourrait à terme réduire la pression touristique sur certaines régions, en déplaçant les investissements vers des zones moins exposées au tourisme.

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