Les prix de l'alimentation en Belgique restent élevés malgré la baisse de l'inflation sur les prix de certaines matières premières. Un phénomène appelé "l'effet paquet de frites" maintient les prix élevés, malgré la stabilisation des marchés. Comment expliquer ce phénomène qui met à mal le portefeuille des Belges ?
En effet, les prix des denrées alimentaires ont encore légèrement augmenté, comme le révèlent les chiffres de l'inflation pour mai. En clair, un caddie de 100 euros l'an dernier coûte aujourd'hui 103,4 euros. « L'augmentation du coût de la vie est toujours trop élevée », déclare l'économiste Stijn Baert, cité par 7sur7. « Malgré les prévisions de stabilisation du Bureau du Plan, nous ressentons encore les effets de la crise inflationniste », ajoute-t-il.
Les chiffres actuels montrent la progression de l'inflation depuis 2019. L'économiste a comparé les chiffres du mois de mai 2019 à ceux-ci et la différence est flagrante, notamment pour l'alimentation. « Un taux d’inflation de 2 % est considéré comme une bonne chose, car l’économie est en légère croissance sans choc sur les prix qui ferait trop mal au portefeuille. Avec un taux d’inflation de 2 % par an, nous aurions normalement dû atteindre une hausse des prix de 10 %. Mais en réalité, la vie est devenue globalement plus chère de 20,8 %. Et pour l’alimentation, la hausse est même de 27,3 %. L’euro que vous dépensiez à l’époque pour vos courses alimentaires ne vaut plus que 78,6 centimes aujourd’hui. »
Pourquoi les prix de l'alimentation ne descendent-ils pas ?
La crise inflationniste, notamment des aliments, a débuté en 2019, lors de la crise sanitaire. Le phénomène s'est amplifié avec le conflit entre l'Ukraine et la Russie, qui a fait flamber les prix de l'énergie et des céréales. Mais après cette période, les prix de ces matières premières ont retrouvé leur cours normal. Pourtant, certains produits n'ont pas retrouvé leur prix normal, comme le pain, qui a dépassé les 3 euros lors de la crise inflationniste. Il demeure 28 % plus cher que lors des dernières élections.
Même si le mois dernier, ce prix a baissé de 0,2 %, l'économiste explique cela par des actions promotionnelles dans les supermarchés. Pour l'économiste, « l'inflation, c’est comme le dentifrice : une fois sorti du tube, il est difficile de revenir en arrière ». C'est ce qui explique selon lui l'inflation sur les produits alimentaires malgré la baisse des matières premières.
Hans Cardyn, de la Fédération du commerce Comeos, explique le phénomène exactement de la même manière : « Lorsque le prix des pommes de terre augmente, les frituristes augmentent le prix du paquet de frites. Mais je n’ai jamais vu ce paquet redevenir moins cher par la suite. Et cet “effet paquet de frites” joue partout. Une baisse du prix des matières premières est rarement ressentie en bout de chaîne, car d’autres coûts, comme les frais de personnel, ont également augmenté entre-temps ».