Les inégalités de genre persistent sur le marché du travail, malgré les progrès réalisés ces dernières années. Les femmes restent particulièrement vulnérables, confrontées à des écarts salariaux, à la précarité de l’emploi et à des discriminations multiples. Une nouvelle campagne du gouvernement belge vise à sensibiliser les employeurs sur ces enjeux cruciaux.
En Belgique, les inégalités salariales restent marquées. En 2024, les femmes gagnaient en moyenne 19,9 % de moins que les hommes. Cet écart se creuse avec l’âge et le niveau de qualification. Les femmes sont surreprésentées dans des secteurs à faibles rémunérations, comme le secteur de la santé, où 25,1 % des salariées sont employées, contre des secteurs plus lucratifs comme la finance ou l’ingénierie, dominés par les hommes. De plus, près de 40,2 % des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 12,1 % des hommes, ce qui les expose à des conditions de travail moins stables et moins rémunérées.
Précarité et emploi temporaire
L’emploi temporaire, bien que moins fréquent chez les hommes, concerne légèrement plus de femmes (11,3 % contre 10,5 % chez les hommes). Cependant, la majorité de ces emplois temporaires ne sont pas un choix, mais une nécessité. Seuls 25,1 % de ces contrats sont considérés comme volontaires, rapporte Le Vif. En parallèle, les femmes sont souvent confrontées à des conditions de travail précaires, moins sécurisées et avec des rémunérations inférieures. Le nombre de femmes en incapacité de travail de longue durée a considérablement augmenté, un phénomène qui s’accentue par rapport aux hommes.
La maternité, un facteur clé des inégalités professionnelles
Un des facteurs majeurs expliquant ces disparités est la « pénalité de la maternité« . En Belgique, les femmes ayant des enfants connaissent un écart d’emploi par rapport aux hommes. La maternité pénalise directement leur parcours professionnel, avec une baisse importante de leurs revenus. Lorsqu’une femme devient mère, son salaire subit une réduction d’environ 40 % l’année de la naissance et une diminution de 30 % en moyenne pendant les huit années suivantes. Les hommes, en revanche, bénéficient d’un « bonus » lié à la parentalité, puisque la présence d’enfants augmente leur probabilité d’accès à un emploi.
L’inactivité, un obstacle majeur à l’emploi féminin
En 2021, 31 % des femmes au chômage étaient diplômées de l’enseignement supérieur, contre 22 % des hommes. Cela montre une difficulté particulière pour les femmes à valoriser leurs qualifications professionnelles, malgré un diplôme équivalent. De plus, le taux d’activité des femmes est inférieur à celui des hommes, 68,3 % contre 76,1 %. La majorité des femmes inactives citent les soins aux enfants ou aux adultes dépendants comme raison principale, un fardeau partagé par une proportion bien plus faible d’hommes.
Les femmes d’origine étrangère sont encore plus exposées à des obstacles dans leur insertion professionnelle. Leur taux de chômage est plus élevé que celui des hommes, et leur taux d’emploi n’est que de 47 %, contre 72 % pour les hommes. Ces données soulignent l’existence de discriminations multiples, combinant inégalités de genre et barrières d’origine.








