Une récente revue, publiée lundi, relaie les résultats des études de chercheurs concernant l’intégration des immigrés en Belgique. Celle-ci affirme que même les employés ayant réussi à occuper un poste intéressant ont du mal à s’intégrer à la société belge. Et le constat est le même pour les jeunes enfants au cours de leur scolarité.
Cette revue, assurée par l’ULB, l’UMons, l’UGent et l’UAntwerpen, est une analyse des différentes études publiées sur le sujet entre 2010 et 2023. Elle démontre que, malgré l’engouement de la Belgique pour les travailleurs étrangers, qui bénéficient désormais de facilitations pour intégrer des postes au sein du pays, la discrimination est bien présente. Et il en résulte des soucis d’intégration, même pour la seconde génération d’immigrés, c’est-à-dire les enfants nés en Belgique. Bien qu’ils soient natifs, ils éprouvent des difficultés à se fondre dans le décor en raison de leurs origines étrangères.
Le constat est le même pour les travailleurs étrangers. « Même lorsque elles ont un emploi, les personnes issues de l’immigration s’en sortent moins bien », souligne l’étude. Elle démontre, par ailleurs, que certains employés occupent des postes pour lesquels ils sont surqualifiés. La priorité étant accordée aux Belges, les travailleurs étrangers se voient rarement attribuer des postes de responsabilité conformes à leur réel niveau d’éducation.
La deuxième génération d’immigrés n’est pas à l’abri de la discrimination
Il serait faux de croire que la seconde génération d’immigrés, née en Belgique, échappe à la discrimination. Car, bien qu’ils aient la nationalité, résident en Belgique et y poursuivent leurs études, ils ne sont pas mieux lotis que les étrangers. « Ils grandissent en Belgique, vont à l’école ici et maîtrisent les langues du pays, mais ils n’ont guère de meilleures possibilités d’emploi », dénonce Louise Devos, doctorante en économie du travail à l’UGent.
D’autre part, l’étude démontre que les enfants de seconde génération d’immigrés rencontrent davantage de difficultés à l’école, tout comme ils enregistrent également un taux d’abandon plus élevé. Cela concerne les enfants dont au moins un parent n’est pas belge. Concernant la discrimination dans le monde du travail, celle-ci affecte principalement les femmes d’origine étrangère, qui éprouvent plus de difficultés lors des recrutements. De même, du côté des salaires, elles sont moins bien rémunérées que les natives non issues de l’immigration.