Cette mesure, qui pourrait lourdement affecter les habitants des zones rurales, suscite des inquiétudes dans une région où de nombreuses personnes ne disposent pas de l’option du gaz de ville. Les élus de tous bords, même au sein de la coalition Arizona, se dressent contre cette augmentation, estimant qu’elle frappe particulièrement les ménages wallons, souvent les plus dépendants du chauffage au bois ou au mazout.
Les partis, y compris certains membres de la coalition, se montrent fermement opposés à cette mesure. D’après leurs représentants, elle est perçue comme une atteinte directe au pouvoir d’achat des Belges ruraux et wallons, une population parfois déjà défavorisée sur le plan énergétique.
Une mesure critiquée jusque dans la coalition Arizona
La hausse de la TVA sur le mazout et le bois de chauffage a été vivement critiquée par des députés francophones, y compris ceux de la coalition Arizona. Karine Lalieux, députée du Parti Socialiste (PS), souligne que cette mesure est injuste pour les Wallons, qui n’ont pas toujours accès au gaz de ville, contrairement aux Bruxellois. Elle précise que cela va surtout pénaliser les francophones et en particulier les Wallons, qui n’ont pas la chance d’être reliés à un réseau de gaz. Elle dénonce une inégalité liée aux choix d’infrastructures publiques, qui se sont concentrées sur les zones urbaines, laissant les campagnes plus dépendantes de solutions de chauffage alternatives.
David Clarinval, vice-Premier ministre MR et originaire des Ardennes, réitère cette préoccupation en avançant que le chauffage au bois, c’est quelque chose qu’en tant qu’Ardennais ne lui était pas étrange. Il poursuit en expliquant que dans les zones rurales, ils n’étaient pas raccordés au gaz de ville. Donc si le chauffage au mazout et au bois est pénalisé, cette taxe toucherait directement ces régions. Selon lui, les représentants du MR avaient déjà bloqué une version antérieure de la note, contestant cette hausse de TVA qu’ils jugent injustifiée pour les zones non desservies par le réseau de gaz.
L’impact sur le chauffage et les énergies renouvelables
Les députés qui s’opposent à cette mesure soulignent qu’elle risque de pénaliser les choix énergétiques durables en Wallonie. Le bois, considéré comme une ressource locale et renouvelable, serait désormais plus coûteux à utiliser. Jean-Luc Crucke, député des Engagés, qualifie cette taxation de non-sens sur le plan économique et sur le plan durabilité et défend l’importance de préserver le bois en tant qu’alternative énergétique locale.
Pour autant, les membres de la coalition admettent la nécessité de promouvoir des solutions plus modernes comme les pompes à chaleur, mais appellent à des efforts financiers pour les rendre accessibles aux ménages. Selon Clarinval, le gouvernement wallon travaille à rendre ces installations plus abordables. Crucke, quant à lui, prône une électrification de la consommation énergétique via des investissements dans le nucléaire et l’éolien offshore.
L’isolation, un point clé pour alléger les factures
Au-delà des solutions énergétiques, l’isolation des habitations reste une priorité. Bien que la note propose de relever la TVA sur l’isolation de 6 % à 9 %, plusieurs députés insistent sur son importance pour réduire durablement la consommation énergétique des ménages. Lalieux avertit cependant que l’isolation ne suffit pas toujours et que les pompes à chaleur ne peuvent être installées partout.