La guerre commerciale lancée par les États-Unis sous la présidence de Donald Trump a généré de nombreuses incertitudes à travers le monde, notamment sur les marchés de l’énergie. Alors que les prix de l’énergie en Europe connaissent une baisse, certains se demandent si cette tendance pourrait se retourner et entraîner des hausses importantes, à l’instar de celles observées lors du début de la guerre en Ukraine.
Ce questionnement est d’autant plus pertinent dans un contexte international de tensions commerciales. Cependant, malgré ces tensions, les experts assurent que la situation actuelle diffère grandement de celle de 2022, notamment grâce à la diversification des sources d’approvisionnement en gaz.
La situation actuelle : un risque limité de hausse des prix
Bien que la guerre commerciale entre les États-Unis et d’autres grandes puissances économiques ait eu des répercussions sur les marchés mondiaux, il semble que les prix de l’énergie ne soient pas directement affectés par ces tensions. Laurent Jacquet, directeur des marchés à la Commission pour l’électricité et la régulation du gaz (CREG), souligne que la situation actuelle ne ressemble en rien à celle observée en 2022 au début du conflit en Ukraine, vient de rapporter RTL info. À l’époque, l’interruption des flux gaziers en provenance de Russie a provoqué une envolée des prix du gaz, impactant directement les marchés européens.
Aujourd’hui, la dynamique est totalement différente. Le gaz en provenance de l’Est a été remplacé par des importations massives de gaz américain en Europe. Selon Laurent Jacquet, le gaz sur les marchés européens provient désormais majoritairement de l’Ouest et non de l’Est, ce qui a permis d’atténuer les risques d’interruptions d’approvisionnement. L’augmentation significative des expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis en Europe a contribué à stabiliser le marché. De plus, les experts estiment qu’il n’existe actuellement aucune menace directe sur les approvisionnements, contrairement à la situation de l’année précédente où les fermetures des gazoducs russes avaient perturbé les marchés énergétiques.
L’influence des stratégies de diversification énergétique
La situation actuelle sur le marché de l’énergie est également le fruit de stratégies de diversification mises en place par l’Union européenne pour réduire sa dépendance aux fournisseurs traditionnels comme la Russie. Ces mesures ont permis de renforcer la résilience du secteur énergétique face aux chocs externes. Le stockage de gaz a été optimisé, et de nouveaux corridors d’approvisionnement ont été établis, notamment via des méthaniers transportant du gaz en provenance des États-Unis, du Qatar, et d’autres pays producteurs.
De plus, l’Europe a poursuivi ses efforts pour accélérer la transition énergétique en augmentant la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Cette transition joue un rôle clé dans la réduction de la vulnérabilité aux fluctuations des prix des combustibles fossiles. Ainsi, malgré les tensions géopolitiques et les perturbations commerciales, les prix de l’énergie en Europe bénéficient d’une stabilité relative, rendue possible par une meilleure gestion des stocks et la diversification des sources d’approvisionnement.
Les prix de l’électricité et du gaz en Europe continuent d’enregistrer des baisses, soutenues par un climat plus doux et une demande modérée pendant l’hiver 2024-2025. Cela contraste avec la période de forte volatilité des prix de l’énergie observée au début de la guerre en Ukraine. Néanmoins, la prudence reste de mise, car les marchés de l’énergie sont toujours sensibles à l’évolution des tensions internationales et à des événements externes imprévisibles.