Gaz russe : pourquoi la Belgique importe-t-elle encore plus malgré les sanctions ?

Malgré les sanctions européennes, les importations de gaz russe en Belgique ont augmenté, soulevant des questions sur l’efficacité des mesures prises.

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Gaz russe
Gaz russe : pourquoi la Belgique importe-t-elle encore plus malgré les sanctions ? Crédit : Shutterstock | Econostrum.info - Belgique

Depuis l’entrée en vigueur des sanctions européennes contre la Russie, la Belgique enregistre une surprenante hausse de ses importations de gaz russe. Une situation qui soulève des questions sur l’efficacité des mesures prises par l’UE.

Depuis le 27 mars, l’Union européenne a mis en place une interdiction de transit du gaz liquéfié (GNL) russe vers des destinations extérieures à l’Europe. Cette décision, prise dans le cadre du 14e paquet de sanctions visant à couper les financements de la guerre en Ukraine, devrait être suivie par une interdiction totale d’importation de gaz russe d’ici 2027. Pourtant, les dernières données indiquent une augmentation notable des livraisons de GNL russe en Belgique.

L’injection du gaz russe dans le réseau européen

Au cours des sept mois suivant l’interdiction de transit, la société gazière russe Novatek, via sa filiale Yamal LNG, a livré 35,2 térawattheures (TWh) de GNL en Belgique, indique L’Echo. Ces volumes sont considérablement plus élevés que ceux des trois années précédentes, où environ 20 TWh de GNL russe étaient injectés dans le réseau belge entre avril et octobre. Cette augmentation de plus de deux tiers a été enregistrée après l’impossibilité pour la Russie d’exporter ce gaz vers l’Asie, obligeant ainsi les producteurs russes à rediriger leurs livraisons vers le marché européen.

La Banque nationale de Belgique a d’ailleurs signalé une forte augmentation de la valeur d’importation du GNL russe, particulièrement en juillet et août, où elle a triplé par rapport à l’année précédente. Cela soulève la question de l’efficacité des sanctions, dans la mesure où les importations de gaz russe en Europe continuent d’augmenter, malgré les restrictions imposées.

L’incertitude sur l’indépendance énergétique de l’UE

En effet, si l’UE entend réduire progressivement sa dépendance au gaz russe, cette situation montre que, pour l’heure, la Russie réussit à rediriger ses exportations vers des pays européens, comme la Belgique. Ce phénomène interroge sur l’impact réel des sanctions et sur la capacité de l’UE à s’affranchir totalement du gaz russe d’ici 2027, date à laquelle une interdiction totale est prévue.

Pour l’instant, cette situation a des conséquences directes sur les prix de l’énergie en Europe, où l’instabilité des approvisionnements a alimenté des inquiétudes concernant les coûts futurs du gaz. Alors que la Belgique continue de recevoir du gaz russe, les efforts de l’UE pour diversifier ses sources d’approvisionnement devront s’intensifier pour limiter la dépendance à ce marché instable.

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