Alors que les frais scolaires pour 56 000 élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’apprêtent à augmenter, syndicats et associations dénoncent une décision injuste. La ministre Valérie Glatigny est pointée du doigt pour ses choix budgétaires jugés défavorables aux familles les plus précaires.
Cette hausse, liée à un gel de la gratuité des fournitures scolaires, crée une onde de choc parmi les parents concernés. Les organisations demandent des mesures urgentes pour préserver l’égalité d’accès à l’éducation.
Une hausse des frais qui touche les familles précaires
La décision de geler l’extension de la gratuité des fournitures scolaires à la quatrième primaire, initialement prévue pour la rentrée 2025, impactera directement 56 000 élèves. Cette mesure, prise par le gouvernement francophone, devrait permettre une économie de 4 millions d’euros. Toutefois, elle oblige désormais les parents de ces enfants à supporter des frais supplémentaires. Selon Madeleine Guyot, directrice générale de la Ligue des familles, « cela frappe en priorité les foyers les plus vulnérables financièrement ».
En parallèle, la suspension des missions d’inspection sur le respect de la législation concernant les frais scolaires exacerbe la situation. Depuis septembre 2024, aucune vérification n’a été effectuée pour garantir que les écoles respectent les plafonds de coûts autorisés. Ces inspections avaient révélé que 70 % des écoles ne respectaient pas complètement la législation, notamment en facturant des frais dits facultatifs, mais perçus comme obligatoires par les parents. Cette absence de contrôle renforce les inégalités d’accès à l’éducation pour les familles en difficulté.
Une réforme nécessaire selon les syndicats et les associations
Les syndicats d’enseignants et la Ligue des familles appellent la ministre Glatigny à revoir sa politique éducative. Ces organisations rappellent que la gratuité scolaire est un droit constitutionnel, encore largement inapplicable pour de nombreux élèves. « L’éducation gratuite reste une promesse non tenue », martèle Madeleine Guyot, soulignant que seules les fournitures des élèves de la maternelle à la troisième primaire sont couvertes actuellement. Les familles doivent également assumer des coûts supplémentaires liés aux activités périscolaires, aux voyages éducatifs et à l’achat de matériel spécifique.
La Ligue des familles milite aussi pour le retour des inspections et une meilleure communication sur les frais scolaires. Les rapports d’évaluation montrent que de nombreux parents ne savent pas que certains frais sont facultatifs, notamment pour les activités culturelles ou l’achat de matériel technologique. Cette méconnaissance alourdit inutilement leurs charges financières, renforçant les inégalités sociales. Les syndicats prévoient par ailleurs des actions de protestation pour dénoncer les économies budgétaires affectant l’enseignement qualifiant et le statut des enseignants.