Réforme fiscale : Jan Jambon dévoile les grandes lignes de son programme

Le ministre Jan Jambon prévoit une réforme fiscale axée sur l’exonération fiscale accrue, l’incitation au travail et la simplification des avantages.

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La Belgique se prépare à une refonte progressive de sa politique fiscale, portée par le ministre des Finances Jan Jambon. Celui-ci a présenté cette semaine en commission de la Chambre les grandes mesures qu’il entend mettre en œuvre au cours de son mandat. 

Entre relèvement du seuil d’imposition, réforme des chèques-repas, adaptation du budget mobilité et réflexion sur la taxe sur les plus-values, le programme vise à rendre la fiscalité plus incitative et équitable. Ces annonces s’inscrivent dans une volonté d’augmenter l’écart entre travail et inactivité, tout en adaptant les outils fiscaux aux réalités économiques actuelles.

Une augmentation progressive du seuil d’exonération fiscale

L’un des axes majeurs de la réforme envisagée concerne la quotité exemptée d’impôt, c’est-à-dire la part de revenu en dessous de laquelle aucun impôt n’est prélevé. Actuellement fixée à 10.570 euros pour les revenus de 2024 (exercice d’imposition 2025), cette limite sera progressivement portée à 13.700 euros d’ici à 2029, hors indexation, selon Le Soir. Ce relèvement vise à soutenir les bas et moyens revenus, en réduisant leur pression fiscale effective sur le long terme.

Cette mesure s’inscrit dans un objectif plus large : garantir un écart d’au moins 500 euros nets par mois entre travail et inactivité. Le gouvernement souhaite ainsi renforcer l’attractivité du travail et inciter à la reprise d’emploi. Le relèvement de la quotité exemptée contribuera à alléger l’imposition des personnes les plus exposées à l’effet de seuil, sans alourdir la charge des entreprises.

Dans le même esprit, le bonus à l’emploi sera renforcé afin d’améliorer le revenu disponible des travailleurs à bas salaire. La cotisation spéciale de Sécurité sociale (CSSS), souvent critiquée pour son effet pénalisant sur les salaires moyens, fera également l’objet d’une réduction. Ces ajustements devraient permettre de moduler davantage la progressivité de l’impôt et d’augmenter le gain net lié à l’activité professionnelle.

Chèques-repas, budget mobilité et plus-values : les autres chantiers

La réforme fiscale envisagée par le ministre ne se limite pas à l’imposition directe sur le revenu. Elle concerne également plusieurs avantages extralégaux, avec une volonté affichée de clarification et de simplification. Le dispositif des chèques-repas sera ainsi revu : leur montant maximal sera relevé à 10 euros, puis à 12 euros, une mesure susceptible d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés. En contrepartie, tous les autres chèques seront supprimés, ce qui vise à réduire la fragmentation des aides indirectes et à rationaliser leur usage.

Par ailleurs, une réforme du budget mobilité est à l’étude. Celui-ci devrait à terme remplacer les régimes fiscaux existants relatifs aux trajets domicile-travail. Actuellement, ces régimes sont souvent complexes et inéquitables, favorisant les utilisateurs de voitures de société au détriment des autres formes de déplacement. Le gouvernement souhaite simplifier ce système et le rendre plus universel, même si les détails de cette réforme restent à préciser.

Enfin, Jan Jambon a évoqué la très attendue taxe sur les plus-values, un sujet sensible sur le plan politique. S’il a confirmé que l’entrée en vigueur restait fixée au 1er janvier 2026, il a souligné la complexité technique de sa mise en œuvre. « Un tel impôt complexe va prendre du temps. Je peux vous inviter à être patients », a-t-il déclaré devant les députés. Cette taxe, qui viserait principalement les plus-values sur actions, reste entourée d’incertitudes quant à son périmètre exact et aux modalités de calcul.

Les mesures annoncées dessinent les contours d’une réforme d’ampleur, orientée vers plus de lisibilité fiscale, une meilleure incitation à l’emploi et une rationalisation des régimes dérogatoires. Elles devraient alimenter le débat politique dans les mois à venir, alors que les échéances électorales de 2025 approchent.

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