Depuis le 1ᵉʳ janvier, la Belgique ne reçoit plus de gaz russe, marquant un tournant énergétique majeur. Cette décision, liée au contexte géopolitique en Ukraine, pourrait augmenter significativement les factures des ménages.
Entre hausse des prix sur les marchés et incertitudes sur les approvisionnements alternatifs, les consommateurs belges doivent s’adapter à un paysage énergétique en pleine mutation. Les politiques européennes cherchent à renforcer la sécurité énergétique à travers de nouvelles stratégies d’approvisionnement. La transition énergétique devient ainsi un enjeu central pour limiter les impacts sur les foyers et les entreprises.
Une hausse des prix inévitable pour les ménages
Depuis l’arrêt total des flux de gaz russe, les prix sur le marché européen, notamment au TTF d’Amsterdam, ont grimpé. Le mégawattheure de gaz s’échange désormais autour de 47,70 euros, contre 30 euros quelques mois auparavant. Cette hausse affecte particulièrement les ménages avec un contrat d’énergie variable, où les tarifs fluctuent selon les prix de gros. Pour ces familles, la facture annuelle pourrait bondir d’un tiers, passant de 1 000 euros à environ 1 400 euros, selon l’expert Joannes Laveyne.
Les contrats fixes, bien que plus stables, ne garantissent pas d’économies à long terme. Ces offres incluent des frais fixes élevés et peuvent se révéler moins avantageuses si le marché se stabilise. Pour limiter l’impact financier, certains consommateurs envisagent des alternatives énergétiques, comme l’installation de pompes à chaleur ou des systèmes d’isolation thermique plus performants. En parallèle, les pouvoirs publics encouragent des mesures d’économie d’énergie, mais leur adoption reste lente face aux coûts d’investissement initiaux.
Une dépendance énergétique en pleine transformation
La Belgique, bien qu’elle ne dépende qu’à 8 % du gaz qatari, reste vulnérable aux tensions sur les approvisionnements mondiaux. En réponse, l’Europe s’organise pour sécuriser ses stocks, actuellement remplis à 73 %, grâce notamment à des achats groupés et au développement de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL).
Cette transition s’accompagne également d’une diversification des sources, avec une part croissante de gaz en provenance des États-Unis. Cependant, le coût élevé de transformation et de transport du GNL impacte les prix finaux, rendant le retour aux tarifs d’avant-guerre improbable. L’instabilité géopolitique et les décisions politiques, comme la taxation des exportateurs, jouent aussi un rôle clé dans cette volatilité. Les experts estiment que sans une coopération renforcée entre les États membres, les déséquilibres pourraient persister, aggravant les inégalités d’accès à l’énergie. Pour les consommateurs, cela pourrait signifier une pression constante sur le budget familial.








