Le 1ᵉʳ janvier 2025, la fin des mesures gouvernementales de plafonnement des prix de l’énergie a eu un impact immédiat sur les prix de l’électricité et du gaz au Luxembourg. Avant cette date, l’État luxembourgeois prenait en charge une partie des hausses de prix de l’électricité, un plafonnement qui a pris fin en décembre 2024. Le prix de l’électricité, qui avait diminué de 13,6 % en décembre 2024, a ensuite bondi de 43,9 % en janvier 2025, selon les chiffres du Statec. Le gaz, de son côté, a enregistré une hausse de 36 %. Sans l’aide du gouvernement, les hausses des prix de l’énergie auraient atteint 60 % au lieu de 30 %, selon les mêmes sources. Cette situation a profondément marqué les ménages luxembourgeois, qui doivent désormais faire face à des factures d’énergie bien plus lourdes.
Les prix avaient été artificiellement réduits pendant la période du plafonnement, mais avec son arrêt, la réalité du marché de l’énergie a rattrapé de nombreux citoyens. Les consommateurs avaient jusqu’alors pu bénéficier de tarifs réduits, mais cette protection n’existe plus, rendant les hausses particulièrement douloureuses pour ceux qui sont déjà vulnérables.
Un choc pour les finances des ménages
Le choc est immédiat pour de nombreux foyers. Plusieurs témoignages recueillis par le média L’essentiel mettent en lumière l’ampleur de cette hausse. Par exemple, Anabela, une habitante de Differdange, raconte avoir vu sa facture d’électricité passer de 168 euros à environ 200 euros. Elle a dû faire des sacrifices, comme arrêter son abonnement à Netflix et rendre le garage qu’elle louait pour pouvoir anticiper une nouvelle augmentation des tarifs. Elle est d’autant plus inquiète que son mari sera bientôt pensionné, ce qui rendra leur situation encore plus précaire.
D’autres résidents s’inquiètent de la manière dont cette hausse affectera leur quotidien. Chantal, par exemple, s’attend à voir sa facture passer de 88 euros à 130-140 euros par mois. Elle se montre particulièrement préoccupée pour les familles nombreuses ou celles qui utilisent de nombreux appareils électriques. Les augmentations de prix touchent tout le monde, mais elles semblent avoir un impact disproportionné sur les foyers à revenus modestes.
Le rôle de l’État et les mesures d’ajustement : entre aides et critiques
Face à cette augmentation généralisée des prix, plusieurs acteurs du secteur, comme Nico Hoffmann, président de l’Union luxembourgeoise des consommateurs, se sont exprimés pour demander la prolongation des plafonnements. Selon lui, ces hausses risquent d’aggraver les inégalités sociales et de fragiliser les ménages déjà en difficulté. Dans le même temps, il souligne que les aides gouvernementales, bien qu’utiles, ne suffisent pas à compenser l’ampleur des augmentations.
Le gouvernement, de son côté, a ajusté les barèmes fiscaux pour essayer d’accompagner les ménages. Toutefois, selon les critiques, cette mesure n’est pas suffisante pour compenser l’effet des hausses d’énergie sur le pouvoir d’achat. De plus, le plafonnement des prix, qui a été appliqué pendant deux ans, aurait pu être prolongé, mais les autorités ont fait le choix de le lever, justifiant cette décision par des raisons budgétaires et économiques. Certains économistes, comme Nico Hoffmann, estiment que cette fin de protection tarifaire met en lumière les difficultés structurelles du marché de l’énergie et les faiblesses du système d’aides publiques dans le contexte actuel.
Une inflation qui dépasse les seuls prix de l’énergie
La hausse des prix de l’énergie ne représente qu’une partie du problème. Selon les données de la Statec, l’inflation au Luxembourg a progressé en janvier 2025, passant de 1 % à 1,9 %, principalement en raison des hausses des prix de l’énergie et des produits de consommation courante. Les produits alimentaires, tels que les légumes frais (+4 %) et le poisson frais (+9,8 %), connaissent eux aussi des augmentations importantes. Ces hausses cumulées pèsent sur le budget des ménages, notamment pour ceux qui dépendent déjà de petites marges financières pour leurs dépenses de base.
Les citoyens sont donc confrontés à un contexte économique difficile, où les hausses des prix de l’énergie sont loin d’être les seules à affecter leur quotidien. L’inflation dans d’autres secteurs, couplée à des augmentations sur les prix de l’énergie, entraîne une véritable pression sur leur pouvoir d’achat. Ces évolutions risquent d’aggraver une situation économique déjà tendue pour de nombreux foyers, mettant à l’épreuve leur capacité à s’adapter aux nouvelles réalités économiques du pays.








