Jeudi, l’euro a atteint son niveau le plus bas en plus de deux ans, à 1,0314 dollar. La vigueur du billet vert et les faiblesses économiques en Europe accentuent cette chute, marquant un tournant inquiétant pour la monnaie unique.
Cette évaluation reflète les déséquilibres croissants entre les grandes économies mondiales et suscite des inquiétudes parmi les investisseurs. Elle pose également des questions sur la résilience de l’économie européenne face aux défis structurels et conjoncturels.
Une baisse portée par la dynamique américaine
L’euro a chuté à 1,0314 dollar, son plus bas niveau depuis novembre 2022. Cette baisse reflète une croissance accélérée du dollar américain, propulsée par des anticipations favorables sur les politiques économiques aux États-Unis. Selon Russ Mould, analyste chez AJ Bell, cette tendance s’est intensifiée après l’élection de Donald Trump, avec des attentes de politiques inflationnistes qui attirent les investisseurs vers le dollar.
La Réserve fédérale joue aussi un rôle clé dans cette dynamique. Avec des prévisions de seulement deux réductions des taux d’intérêt en 2025, contre quatre projetées initialement, elle renforce la stabilité et l’attractivité de la devise américaine. À l’inverse, les devises concurrentes, comme la livre sterling, ont également subi des pertes face au dollar. Le livre a atteint son plus bas depuis avril 2024, à 1,2435 dollar, accentuant la domination du billet vert sur les marchés des changes.
Pendant ce temps, le yen japonais est resté relativement stable, profitant des perspectives optimistes sur une augmentation progressive des taux par la Banque centrale du Japon. Cette institution, qui a amorcé une normalisation de sa politique monétaire en 2024, prévoit d’autres ajustements en 2025, renforçant ainsi la confiance des marchés.
L’Europe face à une économie affaiblie
La situation économique en Europe aggrave la pression sur l’euro. Avec une croissance économique faible et une inflation proche de l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE), cette dernière a dû adopter une politique de réduction des taux d’intérêt. Ces décisions visent à stimuler une économie moribonde, mais elles affaiblissent davantage la monnaie unique.
L’analyse des marchés montre que l’Europe, confrontée à une conjoncture complexe, peine à concurrencer la solidité de l’économie américaine. Tandis que la Réserve fédérale conserve une position prudente, la BCE intensifie ses efforts de relance économique, signalant une divergence croissante entre les deux blocs. Cette disparité pourrait à terme poser des défis supplémentaires à la compétitivité de la zone euro sur les marchés internationaux.
Les experts estiment que cette tendance à la baisse pourrait se poursuivre si des ajustements structurels significatifs ne sont pas mis en œuvre pour renforcer l’économie européenne. La fragilité actuelle de l’euro reflète non seulement une faiblesse relative par rapport au dollar, mais aussi une perte de confiance générale dans la dynamique économique de la zone euro.
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