Investir de petites sommes régulièrement s’impose aujourd’hui comme une stratégie d’épargne de plus en plus prisée. Face à la volatilité des marchés et aux rendements incertains des produits d’épargne classiques, les plans d’investissement progressifs séduisent un public large.
Ces mécanismes permettent de se constituer un capital tout en limitant les risques liés au timing d’entrée sur les marchés. Les chiffres concrets observés ces cinq dernières années permettent de mieux évaluer ce que rapporterait un tel engagement mensuel.
Des rendements mesurés selon le profil d’investisseur
Les performances d’un investissement de 100 euros par mois varient fortement selon le niveau de risque que l’on est prêt à assumer. Quatre profils principaux sont proposés par les institutions financières : défensif, neutre, dynamique et très offensif. Chacun repose sur une répartition différente entre actions et obligations, à travers des ETF, ces fonds indiciels cotés qui permettent une large diversification.
Le plan défensif d’Axento Vermogensbeheer, par exemple, a généré un rendement annuel moyen de 2,88 % sur les cinq dernières années, cite 7sur7.be. En partant d’un capital initial de 1 000 euros, auquel s’ajoutent 100 euros par mois, et en réinvestissant les gains, le portefeuille aurait atteint 2 245,15 euros au bout d’un an, 4 845,52 euros après trois ans, et 7 599,89 euros après cinq ans. Ces montants s’entendent avant la déduction des frais et taxes.
Le plan neutre, également proposé par Axento, a offert un rendement moyen de 6,13 % sur cinq ans. En suivant la même logique d’investissement régulier, le capital aurait crû jusqu’à 2 297,35 euros au bout de la première année, 5 142,60 euros après trois ans, et 8 357,96 euros au terme de cinq ans. On observe ici un effet sensible de la hausse du rendement sur la progression du capital à moyen terme.
Les investisseurs dynamiques, quant à eux, se tourneront vers des produits plus exposés aux actions. Le plan Dynamic – Easyvest 8 a affiché un rendement annuel moyen de 9,55 % sur la même période. Avec un placement initial de 1 000 euros et des versements mensuels de 100 euros, l’investisseur aurait atteint 2 353,74 euros après un an, 5 479,97 euros après trois ans et 9 261,29 euros après cinq ans.
Enfin, le profil très offensif aurait permis d’accumuler 2 395,08 euros après un an, 5 738,46 euros après trois ans et 9 983,66 euros après cinq ans. Il s’agit là du meilleur résultat observé parmi les options étudiées, toujours à conditions constantes.
Des projections historiques mais non garanties
Ces données reposent sur des performances passées, et bien qu’elles offrent une indication précieuse, elles ne préjugent pas des rendements futurs. Aucun de ces plans n’est garanti, contrairement à certains produits d’épargne réglementés. En revanche, leur structure en ETF assure une diversification importante, et les montants présentés ici n’incluent pas les frais d’entrée ni les prélèvements fiscaux.
Autre précision importante : ces plans ne prévoient pas de frais d’entrée, ce qui permet de maximiser le capital investi dès le départ. Les taxes éventuelles — telles que le précompte mobilier ou l’impôt sur les plus-values selon la nature de l’investissement et la législation en vigueur — viendront en déduction du rendement net. Leur impact est variable, mais il est essentiel de les prendre en compte dans tout calcul de rentabilité.
Un avantage clé de cette stratégie réside dans la réduction du risque lié au moment d’entrée sur le marché. En fractionnant ses investissements dans le temps, l’investisseur évite de tout placer juste avant une chute de marché, un phénomène particulièrement redouté. Ce principe de « moyennage » est l’un des piliers de l’investissement régulier, et il explique en partie pourquoi cette méthode est recommandée pour les particuliers sans connaissances avancées.
Les simulations présentées prennent en compte un versement initial de 1 000 euros, suivi d’un apport mensuel constant de 100 euros. Elles supposent un réinvestissement systématique des rendements, ce qui permet de profiter de l’effet cumulatif des intérêts. Ce mécanisme — dit des intérêts composés — devient particulièrement puissant à partir de la troisième année.
L’examen des données historiques montre clairement l’influence du choix du profil d’investissement sur la performance globale. Un écart de rendement annuel moyen de près de 10 points entre le profil défensif et le très offensif entraîne une différence de plus de 2 300 euros sur cinq ans, pour un investissement total identique. Cette disparité illustre l’importance d’évaluer soigneusement sa tolérance au risque avant de s’engager dans un plan de ce type.








