En septembre 2025, l’épargne réglementée des ménages belges a franchi à nouveau le seuil des 300 milliards d’euros, selon les données publiées par la Banque nationale de Belgique. Il s’agit d’un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2023, avant une mobilisation massive de l’épargne vers des bons d’État.
Les dépôts sur les comptes d’épargne réglementés sont passés de 294,6 milliards d’euros en août à 300,4 milliards en septembre 2025, soit une hausse mensuelle de 5,8 milliards d’euros. Cette progression intervient dans un contexte marqué par l’attentisme des ménages face aux perspectives économiques et au ralentissement de l’inflation.
Ce franchissement du seuil des 300 milliards n’avait plus été observé depuis mai 2023, rappelle Le Soir. Cette année-là, le gouvernement fédéral avait lancé en août un bon d’État d’un an, fiscalement avantageux. Ce produit financier avait drainé près de 22 milliards d’euros en quelques semaines, attirant massivement les fonds des comptes d’épargne. L’opération, inédite par son ampleur, avait temporairement fait chuter les dépôts bancaires traditionnels.
Un recentrage de l’épargne vers les produits bancaires classiques
L’arrêt des émissions avantageuses de bons d’État et la relative stabilité des taux d’intérêt bancaires expliquent en partie le retour des dépôts sur les comptes réglementés. L’environnement économique reste incertain, ce qui pousse de nombreux épargnants à privilégier la liquidité et la sécurité offertes par l’épargne bancaire, malgré des rendements faibles.
La remontée au-dessus du seuil des 300 milliards d’euros constitue un signal à surveiller pour les institutions financières et les décideurs publics. Elle peut être interprétée comme un ajustement ponctuel ou le début d’un mouvement durable de réallocation des ressources des ménages. L’évolution dépendra notamment de la politique de taux de la Banque centrale européenne, de l’inflation, et des mesures fiscales nationales.
L’épargne, thermomètre prudent de la conjoncture belge
Les flux d’épargne constituent un indicateur utile de la perception qu’ont les ménages de leur avenir économique. La progression actuelle des dépôts réglementés reflète des arbitrages entre consommation, investissement et sécurisation des liquidités. Dans ce contexte, les évolutions de l’épargne méritent une attention continue, à la croisée des enjeux budgétaires, monétaires et sociaux.








