Avec l’objectif de promouvoir la transition vers l'énergie verte en Belgique et de réduire la consommation de combustibles fossiles, les fournisseurs d'énergie, ainsi que les académiciens, prévoient d’adopter le glissement fiscal sur le marché de l’énergie. Il sera donc question d’un transfert des taxes sur l'électricité vers le gaz et les autres types d’énergie non renouvelables.
Grâce à l’application de ce tax shift, la vente de pompes à chaleur sera boostée dans le pays, ce qui pourrait entraîner des modifications sur les factures d'électricité et de gaz naturel de millions de Belges.
Stimuler la vente des pompes à chaleur par le biais du tax shift
Tous les partis responsables du marché de l’énergie plaident explicitement en faveur d’un glissement fiscal en Belgique. Le transfert des taxes sur l’électricité, le gaz et autres combustibles fossiles devrait favoriser la vente des pompes à chaleur et, par conséquent, la transition vers l'énergie renouvelable.
Actuellement, 1 kWh d’électricité coûte encore 3,8 fois plus cher que 1 kWh de gaz naturel. Ce rapport de prix place donc le pays en queue du peloton européen. Aux Pays-Bas, l'électricité est environ deux fois plus chère, mais la France, l'Allemagne et les pays scandinaves présentent également des rapports nettement meilleurs du point de vue de la durabilité. Les experts estiment qu’un rapport de 2 à 2,5 est approprié pour que l'investissement dans les pompes à chaleur, entre autres, soit vraiment rentable sur le plan financier.
Le résultat attendu n'est pas pour tout de suite
Le gros rapport estimé entre les deux coûts serait surtout dû aux prélèvements. Ceux-ci comprennent les obligations de service public telles que les coûts liés aux certificats d'électricité verte, le soutien aux clients socialement vulnérables et les investissements dans l’énergie renouvelable. Selon le tableau de bord du régulateur fédéral de l’énergie (CREG), les prélèvements représentent 34,44 % de la facture d'électricité, tandis qu’il ne s'agit que de 14,68 % pour le gaz naturel.
Si le décalage des accises venait à être appliqué tel que prévu, cela donnerait lieu à des économies d’environ 85 euros sur la facture d'électricité, bien que celle du gaz naturel augmente en compensation.
Sur la base des prix du mois de juillet, le rapport de prix entre le gaz naturel et l'électricité s'élevait encore à 3,3 suite à de telles adaptations. Il s'agit donc d’un pas dans la bonne direction, mais le rapport envisagé entre 2 et 2,5 est encore bien loin d’être atteint. Pour y parvenir, il faudrait que les charges globales soient transférées d’environ 250 euros de la facture d’électricité vers la facture de gaz naturel.