Alors que le spectre d’une nouvelle hausse des prix de l’énergie demeure, plusieurs Belges ont reçu des factures de régularisation à la hausse pour la période allant de mars 2023 à mars 2024. C’est ce que révèlent les derniers chiffres du cabinet de la ministre de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, consultés par nos confrères de la DH. Cela montre que la crise de l’énergie a laissé des traces à tous les niveaux de la population.
La facture de régularisation d’énergie sert à corriger la différence entre les montants payés sur base de l'estimation (factures d'acompte) et le montant à payer sur base de la consommation effective, c'est-à-dire entre deux relevés. Si vous avez consommé plus qu'estimé, vous devez payer un supplément. Une fois par an (le 12ème mois), vous recevez votre facture d'électricité et/ou de gaz « dite de régularisation », établie sur la base de vos consommations réelles.
Cette facture régularise donc l'éventuel écart entre ce que vous avez déjà réglé et le montant annuel de vos consommations d'énergie réelles. De nombreux Belges qui ont reçu leurs factures de régularisation entre mars 2023 et mars 2024, jugées « salées », s’interrogent certainement sur le montant qu’ils devront encore payer à l’avenir. Une interrogation légitime d’autant plus que le spectre d’une nouvelle hausse des prix de l’énergie n’est pas à écarter.
Pour y voir plus clair, les factures de régularisation de près de 4 millions de Belges ont été analysées sur une période d’un peu plus d’un an. « En février 2023, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten, la secrétaire d’État à la protection des consommateurs Alexia Bertrand et la FEBEG ont signé un protocole d’accord sur les factures d’acompte », rapporte DH dans son édition du samedi 8 juin en se référant aux chiffres exclusifs du cabinet de la ministre de l’Énergie.
Le montant des factures de régularisation d'énergie entre mars 2023 et mars 2024
L’objectif de cet accord tripartite est de parvenir à une facture de régularisation « quasi nulle et davantage de transparence encore » sur les factures d’acompte. « Selon un bilan dressé par la Fédération des Entreprises Belges Electriques et Gazières (FEBEG), 3,95 millions de propositions personnalisées d’adaptation d’acomptes ont été envoyées aux clients », soulignent nos confrères. Quinze mois après cet accord, la FEBEG a livré son évaluation pour la période allant de mars 2023 à mars 2024.
« Pour les factures d’électricité, 58 % des clients ont reçu une note de crédit. Le montant médian d’une note de crédit (au premier trimestre 2024) est de 153 euros, tandis que le montant médian d’une régularisation est de 149 euros », souligne la FEBEG. « Pour les factures de gaz, 60 % des clients ont reçu une note de crédit. Le montant médian d’une note de crédit est de 230 euros, tandis que le montant médian d’une régularisation est de 174 euros », détaille encore la même source.
La ministre de l’Énergie et la secrétaire d’État à la protection des consommateurs se réjouissent
En commentant ces résultats, la ministre de l’Énergie s’est montrée positive. « Nous voulions aussi agir sur les factures d’énergie pour que les factures d’acompte soient alignées à la réalité des prix de l’énergie. Aujourd’hui, à la lecture de l’évaluation de la FEBEG, nous constatons que nos efforts ont porté leurs fruits », affirme Tinne Van der Straeten. Du côté des fournisseurs d’énergie, des efforts sont également attendus pour arriver à des résultats encore meilleurs.
Même constat positif du côté de la secrétaire d’État à la Protection des consommateurs. « Le fil rouge de ma politique de Protection des Consommateurs est de créer des consommateurs conscients », affirme Alexia Bertrand. « Je suis donc très contente que l’année dernière, en coopération avec le secteur, nous ayons réagi rapidement à la situation alors très volatile du marché de l’énergie. Cela nous a permis de donner aux consommateurs plus de contrôle sur leurs factures d’énergie », se réjouit la représentante du gouvernement.