En Belgique, la politique sociale de l’État a permis d’assurer un meilleur cadre de vie pour l’ensemble des citoyens. En effet, malgré la pandémie liée au Covid-19 et la crise de l’énergie, l’écart entre riches et pauvres s’est réduit ces dernières années en Belgique, selon une étude réalisée par Wim Van Lancker (KU Leuven) et publiée le mercredi 10 juillet. « Les chiffres montrent que la politique sociale est efficace. Le travail seul ne suffit plus pour éviter de sombrer dans la pauvreté« , explique le chercheur, qui exhorte le gouvernement à maintenir cette politique sociale.
L’étude intitulée « La classe moyenne inférieure en Belgique » a été réalisée à la demande du groupe de réflexion progressiste Minerva et de Decenniumdoelen (DCD), une plateforme regroupant des organisations de lutte contre la pauvreté en Flandre et à Bruxelles. Elle couvre la période de 2018 à 2022, après une première étude portant sur la période 1985-2016.
Selon l’auteur de l’étude, si la pauvreté augmentait par le passé en Belgique, ce n’est plus le cas ces dernières années. « Par le passé, nous avons observé une augmentation de la pauvreté dans notre pays. Le noyau de la classe moyenne s’était réduit, tandis que les extrêmes s’étaient accentués », souligne Wim Van Lancker. « Mais une nette rupture de cette polarisation a été observée au cours des quatre dernières années », ajoute-t-il.
Ce qui a permis de réduire le taux de pauvreté en Belgique
Cette réduction de l’écart entre les riches et les pauvres serait le fruit de la politique sociale forte de l’État. Ainsi, en 2017, 16,4 % des Belges vivaient dans la pauvreté, contre 12,3 % en 2022. La classe moyenne inférieure a fortement augmenté, tout comme la classe moyenne centrale, ce qui semble indiquer une convergence dans la progression des revenus, selon l’auteur de l’étude.
Avec une baisse de 2,5 % du taux de pauvreté au cours des quatre dernières années, la Belgique se classe parmi les meilleurs d’Europe. À l’inverse, dans des pays comme la France, la Finlande et les Pays-Bas, les taux de pauvreté augmentent à nouveau. « Le niveau de vie s’est amélioré en Belgique. Moins de familles vivent dans le dénuement matériel : moins de personnes indiquent ainsi ne pas pouvoir partir en vacances chaque année ou ne pas arriver à joindre les deux bouts », révèle l’étude.
Selon Wim Van Lancker, cette baisse du taux de pauvreté en Belgique s’explique surtout par le rôle important de la sécurité sociale de l’État. « L’emploi seul ne permet pas de sortir les gens de la pauvreté. Le lien entre travail et pauvreté est plus complexe qu’on ne le pense, il n’est pas si direct », affirme-t-il. L’étude montre aussi que les mesures gouvernementales telles que l’augmentation de la pension minimum et des allocations ont favorisé la redistribution. Le rapport précédent montrait que la sécurité sociale était à l’époque moins redistributive qu’elle ne l’est aujourd’hui.