Quelles sont les retombées économiques des Jeux olympiques 2024 sur la Belgique ?

Photo de Sarah Talbi, une jeune femme aux cheveux longs et châtains, portant des lunettes et un haut noir à manches courtes avec des détails en dentelle. Elle sourit légèrement et se tient devant un fond uni de couleur corail vif.
Par Sarah Talbi Publié le 26 juillet 2024 à 14h24
Jo Paris 2024
Quelles sont les retombées économiques des Jeux olympiques 2024 sur la Belgique ? - © www.econostrum.info

À quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, la Ville Lumière se prépare à accueillir l'un des plus grands événements sportifs mondiaux. Avec un budget avoisinant les 9 milliards d'euros, cette 33ᵉ édition promet des retombées économiques considérables pour la région la France. Mais qu'en est-il de la Belgique, voisine de l'Hexagone ?

En effet, alors que Paris s'apprête à recevoir des millions de visiteurs et à dépenser des milliards, la Belgique pourrait bien tirer profit de sa proximité géographique. Mais quels seront les véritables impacts sur les entreprises, le secteur touristique et les infrastructures sportives belges ?

Les Jeux olympiques de Paris 2024 : une opportunité pour les entreprises belges ?

La proximité géographique de la Belgique avec Paris pourrait, en effet, offrir des opportunités intéressantes aux entreprises belges. Environ 1 700 sociétés ont remporté des contrats pour les Jeux olympiques de Paris 2024, dont une majorité d'entreprises françaises. Pierre-Olivier Beckers, président de la Commission de coordination des JO, précise que les appels d'offres ont suivi les règles européennes, favorisant ainsi les entreprises locales à compétences égales. Toutefois, certains fleurons industriels belges ont réussi à décrocher des contrats.

Parmi ces entreprises, le minéralier belge Chaudfontaine, membre du groupe Coca-Cola, a été sélectionné comme l'eau officielle des Jeux olympiques de Paris 2024. Sa proximité géographique, son empreinte carbone réduite et son mode de transport écologique ont joué en sa faveur. De même, le brasseur belge Ab InBev est présent avec sa bière sans alcool Corona Cero, sponsor mondial des Jeux.

En outre, Agoria, via son Sports & Entertainment Technology Club, affirme qu’une vingtaine d’entreprises belges fourniront leurs produits et services, un nombre similaire à celui observé lors des Jeux de Londres 2012. Cela inclut des entreprises comme EVS, Schréder, Be-Mobile, Willaert, Luminex et Distrimob, qui ont décroché des contrats dans des domaines variés allant de la technologie vidéo, l'éclairage, la décoration événementielle aux véhicules électriques.

Néanmoins, malgré ces contrats obtenus, le volume global des commandes reste modeste par rapport à celles offertes aux sociétés françaises. Des experts estiment que l'impact économique pour la Belgique sera limité, et ce, en dépit des opportunités d'affaires existantes.

Un impact limité sur le secteur touristique

La France étant située à proximité de la Belgique, on pourrait s'attendre à une affluence accrue de visiteurs venant à l'occasion des Jeux olympiques. Cependant, les premiers signes indiquent que l'impact sur le tourisme belge est plutôt modeste. Les bureaux de tourisme, comme Visit Brussels, ont tenté de promouvoir Bruxelles comme une destination complémentaire, mais « même si l'on espère plus de monde que d'habitude, on ne constate pas encore d'impact très important », a déclaré Jeroen Roppe, porte-parole de Visit Brussels.

Rodolphe Van Weyenbergh, directeur de la Brussels Hotels Association, confirme une augmentation des réservations pour des événements comme Tomorrowland et le Grand Prix de Spa-Francorchamps, mais pas nécessairement en raison des JO. « Pour août, période traditionnellement plus calme, nous nous attendions à de meilleurs chiffres grâce aux JO, or ce n'est pas le cas. Mais il faut dire que même à Paris, les hôtels ne font pas le plein », a-t-il souligné.

En Wallonie, Visit Wallonia a opté pour une stratégie différente, mettant en avant l'accessibilité des infrastructures touristiques pour les personnes à mobilité réduite lors des Jeux Paralympiques, plutôt que de mener une campagne spécifique autour des JO. De son côté, la ville de Mons a lancé une campagne visant les spectateurs des compétitions se déroulant à Lille, en mettant en avant les possibilités d'excursion dans la région plutôt que l'offre hôtelière.

Le choix des délégations étrangères

La Flandre a réussi à attirer des délégations étrangères pour des camps d'entraînement avant les Jeux olympiques, grâce à ses infrastructures spécialisées. Sport Vlaanderen a accueilli des équipes de divers pays dans des sites comme Gand, Zolder, Willebroek et Waregem, et déclare que « certains pays ont pris une option dès l'été 2023 et d'autres se sont portés candidats à la dernière minute, les qualifications de certains athlètes pour les JO étant très récentes ». Ces délégations ont contribué économiquement en payant pour l'utilisation des installations, ainsi que pour l'hébergement et la restauration.

En revanche, la Wallonie a eu moins de succès dans l'accueil de délégations étrangères, et ce, malgré l'établissement de contacts avec des délégations sud-américaines et africaines, dont les résultats ont été modestes, avec uniquement une équipe sénégalaise venant s'entraîner à Spa. Bien que des efforts aient été faits pour promouvoir les infrastructures sportives, seules quelques équipes ont choisi de s'y entraîner. Les contraintes telles que le manque d'infrastructures multidisciplinaires et les attentes élevées en termes de prise en charge financière ont limité l'attrait des installations wallonnes pour les délégations internationales.

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