Emprunts, économies, ventes de bijoux… les multiples pistes pour financer le réarmement belge

Le gouvernement belge doit donc trancher entre ces différentes solutions, en arbitrant entre l’urgence de renforcer la Défense et la nécessité de préserver l’équilibre économique du pays.

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Drapeau De La Belgique Et Un Billet D'euros
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La Belgique doit réunir 17,2 milliards d’euros pour moderniser son armée. Cet investissement s’inscrit dans l’objectif fixé par l’OTAN d’atteindre 2 % du PIB en dépenses militaires.

Pour y parvenir, le gouvernement explore plusieurs solutions : emprunts, réallocation budgétaire, privatisations et même la vente d’actifs nationaux. L’enjeu est de taille, entre impératif de défense et équilibre des finances publiques.

Emprunts et économies : les leviers financiers du gouvernement

Face à l’ampleur du budget nécessaire pour le réarmement, le gouvernement belge envisage d’avoir recours à l’emprunt public, a relaté L’Avenir. En augmentant sa dette de manière contrôlée, l’État pourrait financer progressivement les achats militaires sans grever brutalement ses finances. Une option serait d’émettre des obligations souveraines, permettant aux investisseurs d’apporter des fonds en échange d’intérêts. Toutefois, avec une dette publique atteignant déjà 105 % du PIB, cette stratégie soulève des inquiétudes quant à sa soutenabilité à long terme.

D’autres pistes passent par des réallocations budgétaires. Certains experts suggèrent de réduire certaines dépenses moins prioritaires pour dégager plusieurs milliards d’euros. Le ministère de la Défense pourrait ainsi bénéficier d’un rééquilibrage des budgets alloués aux infrastructures, aux subventions ou à l’administration publique. Une réduction des aides économiques aux entreprises multinationales, qui s’élèvent actuellement à environ 5 milliards d’euros par an, est également évoquée.

L’autre levier réside dans des coopérations européennes pour mutualiser certains achats. La Belgique pourrait, par exemple, s’associer à d’autres pays de l’Union européenne pour acquérir des équipements militaires en commun, réduisant ainsi le coût unitaire des matériels. Cette approche a déjà été utilisée pour l’achat de 34 avions de combat F-35, dont le coût total s’élève à 4 milliards d’euros.

La vente d’actifs nationaux : une solution controversée

Parmi les options explorées, la vente de patrimoines publics et d’actifs nationaux pourrait rapporter des fonds rapidement. L’État belge possède plusieurs participations dans des entreprises publiques, telles que BNP Paribas Fortis ou Proximus, qui pourraient être partiellement cédées pour renflouer les caisses de la Défense. Une privatisation partielle de Brussels Airport, actuellement détenue à 25 % par l’État, pourrait aussi être envisagée.

Certains responsables politiques ont même suggéré des mesures plus symboliques, comme la mise en vente de biens culturels et historiques. Le musée royal des Beaux-Arts de Belgique détient par exemple des œuvres dont la cession pourrait rapporter des millions d’euros. Une idée similaire avait été évoquée en Italie, où des bijoux de la couronne avaient été mis aux enchères pour financer des projets publics.

Cette approche suscite toutefois des critiques. De nombreux économistes estiment que vendre des actifs stratégiques reviendrait à sacrifier des sources de revenus futures pour un besoin ponctuel. De plus, ces ventes ne permettraient pas d’atteindre les 17,2 milliards nécessaires, mais seulement une fraction de cette somme.

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