L’administration américaine envisage d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits européens, une décision qui pourrait fortement impacter les entreprises belges. La Belgique, dont l’économie est largement tournée vers l’exportation, verrait plusieurs secteurs stratégiques fragilisés.
Entre pression sur les industries locales et hausse des prix, cette mesure pourrait avoir des répercussions économiques majeures. Le gouvernement belge tente d’influencer les négociations pour éviter un choc économique.
Un coup dur pour les exportations belges
Si Washington applique de nouvelles taxes sur les importations européennes, la Belgique serait en première ligne parmi les pays touchés. L’économie belge repose en grande partie sur les exportations, et les États-Unis figurent parmi ses partenaires commerciaux majeurs. En 2023, la Belgique a exporté pour plus de 20 milliards d’euros de biens vers les États-Unis, un chiffre qui pourrait chuter avec des barrières tarifaires supplémentaires.
Le quotidien belge Le Soir a précisé que les secteurs les plus menacés sont l’agroalimentaire, la chimie et l’industrie pharmaceutique. Des entreprises comme Solvay, UCB et AB InBev réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires sur le marché américain. La brasserie AB InBev, par exemple, expédie chaque année des millions de litres de bière aux États-Unis. Une augmentation des droits de douane pourrait rendre ses produits plus chers et moins compétitifs face aux brasseries locales.
Le secteur de la chimie et de la pharmacie, qui représente près de 40 % des exportations belges vers les États-Unis, pourrait également souffrir. La Belgique est un acteur clé dans la production de médicaments et de vaccins, avec des entreprises comme Pfizer et GSK installées sur son territoire. Une taxation plus élevée sur ces produits risquerait de ralentir les exportations et d’affecter la rentabilité des géants pharmaceutiques belges.
Des répercussions sur l’emploi et les prix
L’augmentation des taxes américaines sur les produits belges ne se limiterait pas aux entreprises exportatrices : elle pourrait aussi avoir des effets sur l’emploi et le pouvoir d’achat des consommateurs. Les entreprises belges réalisant une part importante de leur chiffre d’affaires aux États-Unis pourraient être contraintes de réduire leurs effectifs ou de revoir leurs investissements.
Les consommateurs belges pourraient également subir des hausses de prix sur certains produits importés des États-Unis, notamment dans le secteur des technologies et de l’énergie. Si Bruxelles venait à imposer des contre-mesures en réponse aux tarifs américains, les tensions commerciales risqueraient d’entraîner un ralentissement des échanges, pénalisant ainsi les entreprises et les ménages.
Face à cette menace, les autorités belges tentent d’intensifier le dialogue avec Washington. Le gouvernement fédéral, en coordination avec l’Union européenne, cherche à éviter une escalade protectionniste qui pourrait nuire aux relations transatlantiques. La Belgique, en tant que nation exportatrice, a tout intérêt à préserver un accès fluide au marché américain pour éviter des conséquences économiques négatives.