Depuis février 2025, le secteur technologique belge fait face à une nouvelle réalité commerciale difficile. L’administration américaine a imposé des droits de douane élevés sur une large gamme de produits technologiques importés, y compris ceux en provenance de Belgique.
Ces taxes, pouvant atteindre jusqu’à 25%, frappent des industries clés telles que les semi-conducteurs et les équipements de télécommunication. Les entreprises belges, en particulier les PME, doivent s’adapter pour limiter l’impact sur leurs revenus.
Une taxe américaine qui menace l’exportation technologique belge
L’industrie technologique belge représente un secteur clé pour l’économie nationale. En 2024, la Belgique exportait des produits et des services technologiques pour un total d’environ 25 milliards d’euros, dont environ 15% étaient prévus aux États-Unis, un marché crucial pour les entreprises belges. Cependant, les récents droits de douane appliqués sur des technologies allant des semi-conducteurs aux logiciels en cloud, en passant par les équipements de télécommunication, risquent de bouleverser ce secteur. Ces taxes, pouvant atteindre jusqu’à 25% sur certaines catégories de produits, ont d’ores et déjà des répercussions visibles, notamment sur les marges bénéficiaires des entreprises exportatrices belges.
L’une des entreprises les plus touchées par cette nouvelle politique est Barco, un leader belge dans le domaine des systèmes de projection et des technologies visuelles, qui génère environ 20% de ses revenus sur le marché américain. Selon ses dirigeants, cette taxe risque d’augmenter le coût de production des équipements prévus aux États-Unis de près de 5 millions d’euros par an, une somme significative pour une entreprise de taille moyenne dans le secteur technologique.
Mais ce ne sont pas seulement les grandes entreprises qui subissent l’impact de ces taxes. Les PME belges, souvent spécialisées dans des niches technologiques, sont, elles aussi, frappées de plein fouet. Selon une étude réalisée par l’association Agoria, qui représente les entreprises technologiques belges, 40% des PME du secteur technologique ont indiqué que ces nouvelles taxes affectaient négativement leur compétitivité sur le marché américain. De plus, 35% d’entre elles pourraient réduire leurs investissements dans la recherche et le développement, ce qui, à terme, risquerait de ralentir l’innovation au sein du pays.
L’avenir de l’industrie belge face aux nouvelles réalités économiques
Le secteur technologique belge se trouve face à une situation économique complexe, alors que les impôts américains pourraient se pérenniser. Les entreprises belges, grandes et petites, sont déjà dans l’obligation d’adopter des stratégies d’adaptation pour faire face à la hausse des coûts liés aux droits de douane. Certains acteurs du marché, comme Melexis, une entreprise active dans la production de semi-conducteurs, ont choisi de diversifier leurs marchés en se tournant davantage vers l’Asie et le Moyen-Orient. Selon son PDG, François Roussel, cette réorientation pourrait permettre de compenser une perte de 10% des exportations vers les États-Unis, comme vient de le relater LeSoir.
Le cas de Melexis illustre une tendance générale au sein de l’industrie belge. Effectivement, près de 25% des entreprises belges du secteur technologique envisagent elles aussi de réduire leur dépendance vis-à-vis des États-Unis et d’explorer des alternatives sur d’autres marchés. Cependant, cette stratégie comporte ses propres défis. Le marché asiatique, par exemple, est souvent difficile d’accès pour les entreprises européennes en raison des barrières réglementaires et de la concurrence féroce des entreprises locales.
Le danger majeur de cette politique de « dérégulation économique » pourrait résider dans une fragilisation à long terme de l’industrie technologique belge. Si les entreprises belges doivent constamment s’adapter aux fluctuations des droits de douane et aux incertitudes économiques, cela pourrait affecter leur compétitivité et ralentir l’innovation, un secteur où la Belgique a historiquement été performante.
Les perspectives à moyen et long terme pour l’industrie technologique belge dépendent désormais d’une résolution rapide de ce conflit commercial. La Belgique devra continuer de plaider pour une solution diplomatique, mais aussi se préparer à renforcer sa coopération avec d’autres puissances économiques pour sécuriser ses marchés stratégiques.