Crédit immobilier : les Belges les plus pauvres exclus du marché

L’accès au crédit hypothécaire se réduit pour les ménages à faible revenu, malgré des dispositifs de financement social de plus en plus menacés.

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Crédit immobilier : les Belges les plus pauvres exclus du marché. Crédit : Shutterstock | Econostrum.info - Belgique

Avec la flambée des prix de l’immobilier, les ménages à faible revenu se retrouvent de plus en plus exclus du marché du crédit. La situation devient critique, avec une réduction drastique des solutions financières accessibles aux plus démunis.

La Belgique connaît depuis plusieurs années une hausse vertigineuse des prix de l’immobilier. Le montant médian des crédits hypothécaires a ainsi augmenté de manière spectaculaire, passant de 52 000 euros en 2011 à 140 000 euros en 2023, soit une hausse de 169%. Cette inflation des prix touche toutes les régions du pays et oblige de nombreux ménages à emprunter des montants de plus en plus élevés ou à allonger la durée de leur prêt. Or, tout cela dépend de l’acceptation des banques. En effet, les ménages avec des revenus élevés ont des chances plus grandes d’obtenir un crédit, tandis que les ménages à faible revenu sont de facto exclus.

Les avantages des crédits sociaux

C’est là que les crédits sociaux viennent apporter une réponse. Ces prêts, accessibles même sans apport de départ, sont mis en place par des structures publiques dans les trois régions du pays. Leur principal avantage réside dans le fait qu’ils permettent d’accéder à la propriété même pour ceux qui ne peuvent constituer un apport personnel, un critère désormais imposé par les banques en Belgique. Par ailleurs, les crédits sociaux sont souvent remboursables sur des périodes beaucoup plus longues que les prêts traditionnels, jusqu’à 30 ans, contre 20 ans pour les prêts privés.

Des crédits limités à une petite partie de la société

Cependant, malgré leur importance, ces crédits restent marginaux, avec moins de 10 000 nouveaux prêts octroyés chaque année, contre 250 000 prêts hypothécaires classiques. En 2024, le nombre de crédits sociaux accordés à Bruxelles a chuté de 781 en 2023 à 672, et cette tendance devrait se poursuivre en 2025. Cette situation est en grande partie due à la réduction du financement public. Par exemple, le gouvernement bruxellois a récemment refusé d’accorder les 50 millions d’euros nécessaires pour financer le Fonds du logement, ce qui a conduit à la suspension de l’étude de nouveaux dossiers.

La Wallonie connaît également une baisse de l’octroi de ces crédits, bien que les raisons exactes de cette diminution demeurent floues. Pour Anne Fily, autrice du rapport sur l’inclusion financière, cette situation est paradoxale : « Les prêts sociaux sont un instrument essentiel d’inclusion financière. Ils mériteraient d’être davantage soutenus plutôt que le contraire », rapporte Le Soir. Malheureusement, avec des réductions de financements et un nombre de prêts en baisse, l’accès à la propriété se fait de plus en plus difficile pour les ménages les plus vulnérables.

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