Depuis la pandémie de la COVID-19 et en raison de l’inflation qui sévit en Belgique depuis plusieurs années, les ménages moyens peinent à finir leur mois. En conséquence, les demandes d’allocations sociales deviennent de plus en plus nombreuses chez les CPAS. Parmi les demandeurs, des travailleurs dont le salaire est insuffisant pour vivre dans la dignité.
Un constat observé au niveau du CPAS de Tournai, qui a vu son nombre de bénéficiaires augmenter en 2023. De même, on note une certaine diversité concernant les demandeurs. « Les personnes qu’on ne voyait pas avant la crise sanitaire, ce sont les travailleurs. Ceux dont le salaire se situe juste au-dessus du chômage. Ou des personnes qui n’ont pas spécialement un petit revenu, des gens de la classe moyenne. Des boulangers, des artisans, des infirmières, des pensionnés qui ne peuvent plus faire face notamment à leurs factures de régularisation énergétique », confie Aurélie, la porte-parole des assistantes sociales en chef du CPAS de Tournai, citée par la Libre.
Cette hausse des demandes d’aide induit une surcharge de travail pour les employés des CPAS, qui se retrouvent contraints de travailler sous tension et ne parviennent pas à traiter les dossiers dans des délais plus courts. D’autant plus que les demandes des travailleurs sont d’autant plus complexes à traiter, comme le précise le président du CPAS de Waterloo, Raphaël Szuma. « La crise énergétique a amené un nouveau public. Plus complexe à gérer. Des personnes qui sont prises à la gorge par le coût des factures énergétiques et aussi par celui du loyer. Et tous ces gens ont des revenus. Il y a donc une nécessité d’analyser leurs rentrées financières », a-t-il expliqué.
Les travailleurs ne sont pas à l’abri de la pauvreté
Bien qu’ils exercent une activité professionnelle, de nombreux salariés en Belgique sont en situation de précarité financière. C’est ce que confirme le rapport de L’Iweps à propos des inégalités sociales, qui démontre que, parmi les 7% des foyers belges ayant des difficultés financières, 18% sont des travailleurs, tandis que 17% sont à la recherche d’un emploi. Ce même rapport révèle que ces travailleurs sont souvent contraints de retarder le paiement de leur loyer et peinent à régler leurs factures.
D’après ce même rapport, la majorité des nouveaux demandeurs d’aides sociales sont des parents célibataires et travailleurs. Et il faut dire que les assistants sociaux ne sont pas en reste. Ces derniers s’identifient parfaitement à ces demandeurs d’aides qui peinent à joindre les deux bouts, ce qui rend le traitement des dossiers encore plus délicat.