La gestion financière est un enjeu majeur pour les jeunes Belges, confrontés à un coût de la vie en hausse et à des revenus souvent limités. Entre le paiement des impôts, l’équilibre budgétaire et l’envie d’investir, l’argent est perçu comme une source de stress pour beaucoup.
Une étude récente révèle que près de 68 % des 18-30 ans estiment mal maîtriser la gestion de leur budget, ce qui impacte leur capacité à épargner et à investir. L’éducation financière joue donc un rôle essentiel pour leur permettre de mieux appréhender ces défis et de prendre des décisions éclairées.
Un équilibre budgétaire sous pression
Les dépenses courantes des jeunes Belges pèsent lourd sur leur budget, en particulier les coûts du logement et des études. Le prix moyen d’un loyer à Bruxelles s’élève à 850 euros pour un appartement d’une chambre, mais dépasse 1 200 euros dans certains quartiers prisés. En Wallonie, les loyers sont plus accessibles, mais restent élevés pour des étudiants ou des jeunes actifs avec des revenus modestes. En parallèle, les frais d’inscription universitaire varient entre 835 et 4 175 euros par an, selon la filière et le statut des étudiants.
Les revenus ne suivent pas toujours cette inflation. Le salaire minimum en Belgique pour un jeune de 18 ans est de 1 813,21 euros brut par mois (en 2024), ce qui laisse peu de marge après le paiement du loyer, des factures et des dépenses essentielles. Une enquête de la FSMA indique que 43 % des étudiants doivent travailler en parallèle de leurs études pour joindre les deux bouts, parfois au détriment de leur réussite académique.
La fiscalité représente un autre défi pour les jeunes actifs. Beaucoup ignorent que les impôts sur les revenus varient en fonction des tranches d’imposition, allant de 25 % pour les plus bas revenus à 50 % pour les plus élevés. Les travailleurs indépendants débutants sont souvent surpris par les charges sociales qu’ils doivent payer, représentant environ 20,5 % de leurs revenus bruts. Par ailleurs, près de 52 % des jeunes interrogés déclarent ne pas savoir comment optimiser leur déclaration fiscale, notamment en matière de déductions et de crédits d’impôt.
Par ailleurs, l’épargne reste un défi pour une majorité de jeunes. Environ 40 % des 18-30 ans déclarent ne pas parvenir à mettre de l’argent de côté régulièrement. Ceux qui épargnent privilégient les comptes d’épargne classiques, bien que le taux d’intérêt moyen en Belgique soit actuellement de seulement 2,5 %, soit bien en deçà de l’inflation.
Un investissement encore limité, mais en progression
Si l’investissement représente une opportunité pour développer son patrimoine, seuls 15 % des jeunes Belges déclarent avoir déjà investi en bourse, un chiffre bien inférieur à la moyenne européenne de 25 %. Parmi eux, les actions technologiques et les cryptomonnaies sont les produits les plus prisés, bien que ces marchés soient particulièrement volatils.
Les jeunes Belges privilégient encore les placements traditionnels, malgré leur faible rentabilité. 82 % des 18-30 ans disposant d’une épargne placent leur argent sur un compte d’épargne bancaire, tandis que moins de 5 % détiennent un plan d’investissement à long terme. L’immobilier suscite de l’intérêt, mais reste difficile d’accès : avec un prix moyen du mètre carré atteignant 3 600 euros à Bruxelles et 2 800 euros en Flandre, l’achat d’un bien nécessite un apport initial conséquent.
Les plateformes d’investissement en ligne gagnent en popularité, notamment auprès des jeunes souhaitant gérer eux-mêmes leurs placements. Toutefois, près de 67 % des jeunes investisseurs reconnaissent ne pas comprendre pleinement les risques associés à leurs investissements. L’absence d’éducation financière spécifique dans le parcours scolaire contribue à cette méconnaissance, rendant certains jeunes vulnérables aux fluctuations du marché ou aux arnaques en ligne.
Face à ces constats, des initiatives émergent pour favoriser l’accès aux connaissances financières. Certaines universités belges intègrent désormais des modules sur la gestion budgétaire et l’investissement. De plus, des applications comme Belfius Pulse ou Keytrade Bank permettent aux jeunes de suivre leurs finances et d’investir avec un accompagnement pédagogique.