La réduction du nombre de distributeurs automatiques de billets en Belgique a profondément modifié l’accès au cash pour une grande partie de la population. Face aux plaintes croissantes et à la crainte de voir certains territoires se transformer en déserts bancaires, les principales banques du pays ont lancé un projet commun baptisé Batopin.
Ce programme vise à rétablir une forme d’équilibre dans la répartition des distributeurs à travers un réseau neutre, partagé et plus équitable. Une nouvelle liste de communes wallonnes et bruxelloises vient d’être dévoilée, détaillant les prochaines implantations prévues pour 2025.
Une couverture renforcée dans de nombreuses communes wallonnes
En Wallonie, plusieurs localités accueilleront dès cette année de nouveaux distributeurs dans le cadre du déploiement du réseau Batopin; selon Le Soir. Parmi les communes annoncées figurent Gerpinnes, Hannut, Ittre, La Hulpe, Libramont-Chevigny, Sprimont, Yvoir, Bastogne, Andenne, Ath, Braine-le-Comte, Couvin, Durbuy, Eupen, Houffalize, Marche-en-Famenne, Malmedy, Rochefort, Verviers, Waremme ou encore Wellin. Ces implantations viennent combler les lacunes observées dans des zones parfois éloignées de tout service bancaire de proximité.
Le choix de ces localités repose sur plusieurs critères techniques et sociaux. Batopin affirme se baser sur un modèle d’accessibilité garantissant un point de retrait à moins de 5 kilomètres pour 95 % des citoyens. L’accent est mis sur les régions rurales, où les fermetures d’agences bancaires ont été les plus fréquentes au cours des dernières années. Le réseau Batopin, constitué par Belfius, BNP Paribas Fortis, ING et KBC, prévoit ainsi l’installation de 2 400 distributeurs au niveau national, dont une part significative sera concentrée en Wallonie pour pallier les déséquilibres existants.
Ces distributeurs seront accessibles à tous les clients des banques partenaires, sans distinction, et centraliseront les services de base liés au retrait d’argent. Si les opérations complexes (versements, gestion de comptes, conseils) resteront du ressort d’autres canaux, ce nouveau maillage représente un changement concret pour de nombreuses communes wallonnes où le dernier distributeur avait parfois disparu depuis plusieurs années.
La Région bruxelloise aussi concernée par de nouvelles implantations
La Région de Bruxelles-Capitale n’est pas en reste. Malgré la densité urbaine et la proximité des services financiers, certaines communes bruxelloises font également partie du plan d’extension du réseau Batopin. Saint-Gilles, Jette, Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe, Watermael-Boitsfort, Forest et Auderghem figurent notamment dans la liste des zones où de nouveaux distributeurs seront installés prochainement.
Le déploiement dans la capitale obéit à une logique différente de celle de la Wallonie. Il s’agit moins de rétablir un accès que d’optimiser la répartition des distributeurs de cash, afin de mieux couvrir certains quartiers sous-équipés. Dans plusieurs cas, les nouveaux DAB viendront en remplacement de distributeurs bancaires supprimés dans des agences désormais fermées ou converties en espaces numériques. Cela répond aussi à des attentes exprimées par les autorités communales, soucieuses d’éviter des zones à forte affluence dénuées d’accès immédiat au cash.
Si le réseau de transport et la densité commerciale de Bruxelles offrent en théorie une meilleure accessibilité, des inégalités subsistent dans la répartition des distributeurs. L’approche de Batopin, en coordination avec les communes, vise à corriger ces déséquilibres sans multiplier les implantations de manière excessive. L’objectif affiché reste celui d’un réseau raisonné, garantissant un service de proximité tout en s’inscrivant dans une logique de coût maîtrisé.
